Identifier les entreprises à potentiel et les labelliser pour les inscrire dans un parcours de croissance


Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables « Les experts-comptables, acteurs des territoires, s’engagent pour la compétitivité et la croissance »

 Le constat : nombre de nouveaux dirigeants ou de dirigeants en exercice ne souhaitent pas développer leur entreprise

Le désir d’entreprendre n’est pas toujours un désir de croissance : les motivations des nouveaux créateurs (enquête Sine 2006) sont d’abord l’indépendance (61%) avant le gout d’entreprendre (39%) et la mise en œuvre d’une idée nouvelle de produit/service (13%)

*L’émergence des auto-entrepreneurs aussi nombreux que les autres créateurs s’inscrit très majoritairement dans une perspective de non développement, d’autant que plus de la moitié n’y voit qu’une activité de complément

* Notre tissu de PME est marqué par une prédominance des entreprises employant pas ou peu de salariés

*La moitié des dirigeants de PME de 10 à 250 salariés (OSEO 2008 “Regards sur les PME”), déclaraient ne pas souhaiter développer leur entreprise

 

Alors que, selon une analyse de l’OCDE , les entreprises européennes se distingueraient de leurs consœurs américaines non par le nombre de créations, qui serait équivalent dans les deux zones, mais par le devenir des entreprises après leur naissance ; les firmes américaines croîtraient en effet beaucoup plus rapidement puisque sept ans après leur création, l’emploi des entreprises toujours en vie s’élèverait à 226 % de l’emploi au moment de la création, contre 122 % en Allemagne et 107 % en France.

 

Selon d’autres travaux, les PME de croissance (autre qualificatif des entreprises à potentiel) seraient jusqu’à 50% moins nombreuses en France qu’en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Les gazelles (3% des PME américaines) ne seraient que 0,3 à 0,5% de nos PME en France.

 

L’enjeu est donc de créer un écosystème vertueux, capable de faire tenir leurs promesses aux entreprises à potentiel de toutes tailles et présentes dans tous les secteurs d’activité.

Dans cette optique, il convient de définir les voies d’une identification plus précoce et plus efficace des entreprises à potentiel, préalable nécessaire à la mise en œuvre d’un accompagnement à la fois mieux ciblé et plus personnalisé.

 

Mais l’identification des entreprises à potentiel butte sur un premier obstacle : la définition même de ce qu’est une entreprise à potentiel que l’on pourrait lever en se focalisant sur l’avantage concurrentiel apporté par toute entreprise de croissance.

Second obstacle, le repérage de ces entreprises : l’entrepreneur d’une entreprise de croissance n’a pas pour premier réflexe de s’adresser à la CCI, à l’antenne locale d’OSEO ou de la Banque de France lorsqu’il se concentre sur le développement de son entreprise ; et puis beaucoup d’entrepreneurs ne sont pas conscients du potentiel de croissance de leur propre entreprise.

De plus les dispositifs d’appui actuels sont plutôt orientés vers l’aval (le démarrage de l’entreprise), pour augmenter le nombre de créations d’entreprises, la question de l’accompagnement de la croissance à des stades ultérieurs de développement de l’entreprise, étant peu prise en compte

 

Le rapport propose une nouvelle méthodologie de détection et de reconnaissance avec implication des acteurs locaux, création d’un portail de diagnostic et de signalement, attribution d’un label et par ailleurs un accompagnement personnalisé prenant la forme d’un fléchage vers les dispositifs existants et un coaching personnalisé.