La France est le pays le plus attractif en Europe en 2021 pour les investisseurs étrangers.


"Baromètre de l’attractivité de la France, nouveau monde, nouvelles armes", EY, mai 2022

Méthodologie :

-Une enquête auprès de 203 dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers, implantés dans 23 pays, menée entre le 18 février et le 24 mars 2022 ; la structure de l’échantillon est représentative des investissements internationaux, qu’il s’agisse de leur origine géographique (en grande partie issue de l’Union européenne), de leur origine sectorielle, ou de la taille des entreprises.

-Une enquête en ligne auprès de 501 dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers dans 35 pays, menée entre le 17 février et le 6 avril 2022 pour intégrer la perception et les attentes des décideurs internationaux face à la crise de la Covid-19, sur l’ensemble du continent européen.

 

Si la France attire le plus d’implantations de pays étrangers, elles sont très tournées vers l’industrie, y compris hors les grandes métropoles et génèrent moins d’emploi qu’en Allemagne et Grande-Bretagne.

⇒ Les investissements étrangers en Europe en 2021

En 2021, les investisseurs étrangers ont fait leur retour en Europe avec 5 877 implantations et extensions annoncées dans 44 pays (+5% vs 2020, -12% par rapport au niveau record de 2017).

 

Au Royaume-Uni, le nombre de projets a augmenté de 2%, l’attractivité Britannique souffrant du Brexit (restrictions commerciales, pénurie de main d’œuvre, mais le pays conserve de la vigueur dans la technologie, les sièges sociaux et l’industrie financière).

 

♦ L’Allemagne voit son nombre de projets annoncés diminuer de 10% en 2021 (difficulté pour les investisseurs étrangers de pénétrer les chaînes industrielles dans l’automobile, la chimie ou la pharmacie).

 

Les pays d’Europe du Sud tirent profit du mouvement de relocalisation, et de réduction des coûts, comme l’illustrent les très bons résultats de l’Espagne, du Portugal, de la Turquie, mais aussi de l’Italie.

 

♦ Dans le reste de l’Europe, les pays traditionnellement attractifs (Pays-Bas, Irlande notamment), marquent le pas car l’industrie et la R&D n’y sont pas des vecteurs d’investissements directs étrangers  importants.

 

♦ Mais la guerre en Ukraine menace cette reprise des investissements étrangers en Europe : 79% des entreprises interrogées avant le 1er mars prévoyaient d’y investir, une proportion qui tombe à 48% pour celles interrogées après le 1er mars.

⇒ Les investissements étrangers en France, vision globale

♦ La France conserve la 1ére place du classement européen avec 1 222 implantations ou extensions annoncées en 2021 avec une progression de 24% vs 2020. Noter que la crise sanitaire avait touché la France plus fortement que la moyenne européenne.

 

♦ En termes de valeur, les projets accueillis par la France sont moins générateurs d’emplois (38 en moyenne par implantation vs. 45 en Allemagne ou 68 au Royaume-Uni). En 2021, les investissements étrangers ont permis de créer 44 751 emplois en France, un nombre en augmentation par rapport à 2019 et 2020 (de 34 à 38 en moyenne par rapport à 2020).

 

♦ Selon l’enquête menée en février et mars 2022 auprès de 203 dirigeants, la volonté d’investir en France est forte : 56% ont l’intention d’établir ou d’étendre leurs opérations en France vs 44% en 2021 et 16% en 2020.

31% des répondants non implantés en France pensent que l’attractivité va se détériorer au cours des 3 prochaines années, contre 4% de ceux qui y sont déjà présents. 63% des dirigeants estiment que la France et l’Europe vont améliorer leur attractivité d’ici 3 ans. Les PME et ETI sont cependant moins optimistes (55% vs 92% les grandes entreprises).

 

♦ Le mouvement de relocalisation se confirme avec la nécessité de mieux contrôler leurs approvisionnements et de pallier les crises à répétition ; 56% des dirigeants confirment une volonté de rapatrier à court ou moyen terme une partie de leurs activités industrielles en France (mais le passage à l’acte demeure modeste) et 34% de les régionaliser en Europe.

⇒ Dans quels secteurs et où en France ?

69% des 1 222 projets annoncés en 2021 sont des extensions de sites existants (vs 36% en Europe, 23% au Royaume-Uni et 19% en Allemagne).

 

♦ La France enregistre une forte augmentation des projets industriels et logistiques (+18% et +37% par rapport à leur niveau de 2019). Noter que les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire (automobile, aéronautique, chimie, plasturgie et construction) retrouvent un niveau d’investissement proche de 2019.

 

 La répartition par grands secteurs : 49% concernent la production, 14% la R&D, 14% le marketing et les ventes, 12% la logistique, 10% les centres de décisions (beaucoup plus présents en Allemagne).

 

♦ Un zoom sur les projets industriels : après avoir chuté de 17% en 2020, le nombre de projets industriels a rebondi de 41% en 2021. 482 industriels étrangers ont fait le choix de la France en 2021, contre en  Turquie (230 projets), au Royaume-Uni (145 projets) et en Allemagne (106 projets).

 

♦ L’Île-de-France conserve la tête, devant l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est, mais on observe de très fortes progressions dans toutes les autres régions. 47% des projets sont localisés dans un territoire de moins de 50 000 habitants (72% des implantations), alors que les centres de R&D se sont concentrées dans les territoires qui sont déjà les plus avancés, notamment les plus grandes métropoles (Bordeaux conserve la 1re place, et devant Strasbourg, Marseille et Montpellier, alors que Lyon continue de perdre du terrain).

 

⇒ Qui investit en France ?

 

Les investissements d’origine européenne, Allemands en tête, progressent pour représenter plus de 60% des implantations en 2021 ; les entreprises américaines ne représentent plus que 19% du total des investissements, contre 32% en 2012 ; les investisseurs chinois et indiens sont 4% vs 14% des implantations en Allemagne et 10% au Royaume-Uni.

⇒ Cinq priorités pour 2025

♦ L’innovation 1er atout de la France pour 49% des dirigeants ; ils seront particulièrement vigilants sur les compétences technologiques, la catégorie de « talents » la plus recherchée en France.

 

♦ La fiscalité : pour 36% il faut prolonger les efforts de compétitivité fiscale afin de continuer le redressement de notre compétitivité entamé il y a 5 ans. Pour 44%, la priorité doit être de maintenir et renforcer le crédit d’impôt recherche et développement.

 

♦ 32% des dirigeants identifient l‘amélioration de la qualité et la valeur ajoutée du Made in France, 16% le soutien aux PME et ETI afin de résorber le déficit industriel du pays et redresser les exportations.

 

♦ 28% la disponibilité de compétences, afin d’alléger les difficultés de recrutement et disposer de profils plus technologiques, managériaux et internationaux.

 

♦ Enfin la durabilité des réglementations soutenant la transition écologique (recyclage, protection de la biodiversité, normes de construction, etc.), et celle des talents pour  accompagner ces transformations complexes.

 

Pour en savoir davantage : ey-attractivite2022-etude-complete.pdf