Différences de profil entre les microentrepreneurs et les créations classiques.


Analyse de données Sine 2018 de l'Insee sur les microentrepreneurs et les créations classiques, André Letowski, juin 2021

Les données qui suivent sont le fait d’une exploitation de Sine 2018, identifiant les créateurs microentrepreneurs et les créateurs classiques (sociétés et entreprises individuelles non microentrepreneurs) que l’on retrouve sur le site web de l’Insee.

 

Les grandes différences tiennent à l’ambition de développement du projet : notamment exercice fréquent en activité secondaire ou  création du fait d’une situation de précarité ou en recherche d’insertion pour les microentrepreneurs.

⇒ Les plus grandes différences :

En ce qui concerne les entreprises :

 

♦ Le fait que les microentrepreneurs sont 57% à exercer en activité principale,

 

♦ 79% des microentrepreneurs ont réuni au plus 2 000€ de capitaux pour démarrer leur activité vs 30% pour les entreprises classiques alors que ces derniéres sont 49% à avoir investi au moins 8 000€,

 

♦ En termes d’activité, les microentrepreneurs ont bien plus privilégié les transports (livreurs à domicile, voire VTC) et les services aux particuliers, modérement les services aux entreprises et le commerce, alors que les créations classiques sont bien plus présentes dans les HCR, les activités financières et immobilières et la construction. Noter que 57% des microentrepreneurs ont crée dans une activité différente de celle qu’ils maitrisent vs 63 pour les créateurs classiques.

En ce qui concerne les chefs d’entreprise :

 

♦ on trouve davantage de femmes chez les microentrepreneurs (37% vs 29),

 

♦ Les microentrepreneurs sont plus jeunes (36% ont moins de 30 ans vs 17% pour les chefs d’entreprises classiques), ou un peu plus âgés (6,1% ont 60 ans et plus vs 5,4), alors que les chefs d’entreprises classiques sont plus nombreux entre 30 et 59 ans (77,5% vs 57,6) ; les microentrepreneurs sont aussi moins nombreux à vivre en couple (48% vs 70),

 

♦ Les microentrepreneurs sont moins diplômés en formation supérieure (45% vs 56, mais la différence tient aux diplômés de bac +3 et au-delà avec 41% pour les créateurs classiques vs 32 pour les microentrepreneurs),

 

♦ Les microentrepreneurs étaient plus souvent sans activité (25% vs 10) ou chômeurs (26% vs 20), mais à proximité en tant que salarié (42,2% vs 41,3), mais bien sur moins souvent ex chef d’entreprise (6% vs 29) ; noter toutefois que 21% des microentrepreneurs affirment avoir déjà créé une entreprise vs 35 pour les autres,

 

♦ Les microentrepreneurs qui ont connu une activité salariale avant de créer, étaient bien plus souvent employés (51% vs 38), moins souvent cadres (22% vs 37), mais à proximité profession intermédiaire (12 et 12%) ou ouvrier (15% vs 13),

 

⇒ Enfin peu de différences sont constatées :

♦ D’une part dans le type de clientèle (particuliers à titre principal pour 59% des microentrepeneurs et 57 des autres créateurs) et leur localisation géographique (proximité ou régionale pour 79% vs 77),

 

♦ D’autre part dans la nationalité étrangère du créateur (10,5% pour les microentrepreneurs vs 9,8 pour les autres).