Les petites entreprises sont attachées à leur territoire, non comme dirigeant d’entreprise, mais à leur titre personnel


"L’attractivité des territoires pour entreprendre", MMA fondation des entrepreneurs-Opinion Way, novembre 2017

Méthodologie : échantillon de 1208 directeurs ou gérants d’entreprises représentatif des entreprises françaises de 1 à 49 salariés, interrogé par téléphone sur système CATI, entre le 13 septembre et le 13 octobre.

L’échantillon a été raisonné afin de permettre une lecture des résultats sur :  6 profils de dirigeants de la segmentation MMA,  12 nouvelles régions administratives (la Corse ayant été regroupée avec PACA). Certaines populations ont été surreprésentées afin de disposer d’une base brute de répondants suffisante pour analyser les résultats de chaque sous-cible. La représentativité de l’échantillon est assurée par un redressement sur les critères de régions et de secteur d’activité (professions MMA).

Les segments d’activité sont : manager de PME (36%), petits commerçants (20%), solistes/petits artisans (15%), homme réseau (14%), médical (10%), petits exploitants agricoles (5%).

52% des entreprises interrogées sont le fait de création et 48% de rachat ou succession.

Les entreprises de 1 à 5 salariés sont 78% de l’échantillon, les 6-9 salariés (11%), les 10-19 salariés (7%) et le 20-49 salariés (4%).

Aucune définition n’est donnée de ces segments, qui ne permettent à priori aucune comparaison avec des travaux autres que ceux mis en oeuvre pour MMA.

 

Avant d’aborder les opinions des répondants, situons leur développement passé et celui envisagé, un contexte qui peut permettre de comprendre aussi les opinions formulées sur leur territoire :

 

En termes de chiffre d’affaires entre 2015 et 2016 : 42% ont connu la stabilité (52% le médical; 51% les agriculteurs, 49% les artisans).  32% ont connu une augmentation (41% les hommes réseau et 37% les managers de PME), dont 22% plus de 5% (32% les hommes réseau). 23% ont connu une diminution (29% le médical), dont 15% une diminution supérieure à 5%.

⇒ En termes d’effectifs entre 2015 et 2016 : 71% ont connu la stabilité, 15% une hausse et 13% une baisse.

 

⇒ Quant à l’activité des 2 prochaines années : les 3/4 sont confiants (dont 14% très confiants); mais ceux qui ne sont pas attachés à leur territoire ne sont confiants qu’à 60%; parallèlement, 66% sont confiants (dont 10% très confiants) dans l’économie de leur territoire, (vs 50% pour ceux qui ne sont pas attachés à leur territoire).

Les hommes réseaux sont les plus confiants à la fois dans l’avenir de leur entreprise (87%) et dans celui de l’économie régionale (81%). Le médical est le moins confiant dans l’avenir de leur entreprise (62% vs en moyenne 75%) et les petits commerçants dans l’avenir de leur région (56% vs en moyenne 66%)

Les répondants de Centre-Val de Loire sont moins confiants sur l’avenir de leur entreprise (66% vs en moyenne les 3/4), tout comme sur l’économie de leur région demain (54%), aux côtés du Grand Est (55%), alors qu’ils sont bien plus confiants en Bretagne (80%) et Pays de Loire (77%).

 

89% des des répondants se disent attachés (dont 47% très attachés) au territoire sur lequel se trouve l’entreprise.

Peu de différences sont observables selon les 6 profils : les petits exploitants agricoles sont davantage attachés (94%), les hommes réseau le moins (84%).

Les répondants d’île-de-France sont les moins attachés (78%), alors que les bretons et les occitans le sont bien plus (95%).

 

Le type de territoire mis en avant est :

-d’abord la ville (32%); 55% pour les petits commerçants, 47% pour le médical mais 22 à 29% pour les autres profils (mais 13% pour les petites exploitants agricoles, pourquoi?),

-Puis celui de la communauté de communes (21%): 31% pour les petits exploitants agricoles, 30% pour le médical, mais seulement 7% pour les hommes réseau,

-Celui du département (15%); 20% pour le manager de PME, mais seulement 5% pour les petits commerçants, et 10% pour le médical,

-Celui de la région administrative (15%); 29% pour les hommes réseau, vs 7% pour les petits commerçants et le médical,

-celui de la France (11%); 2% pour le médical, 6% pour les petits commerçants,

-Au-delà (Europe…) avec 5%

 

Les résultats par profils sont les suivants :

Les managers de PME (36% des répondants) se répartissent à proximité sur l’ensemble des territoires (entre 14 et 22% selon les territoires), peu au-delà des frontières (8%).

Les petits commerçants (20%) sont focalisés à 80% sur la ville et la communauté de commune.

Les solistes/petits artisans (15%) sont d’abord focalisés sur la ville et la communauté de communes (54%), mais aussi à proximité sur les autres territoires (entre 12 et 17%), hors l’international.

Les hommes réseau (14%) le sont à 25% sur la ville et à 60% sur le département, la région et la France.

Le médical (10%) sont à 77% comme les commerçants focalisés sur la ville et la communauté de communes.

Les petits exploitants agricoles sont paradoxalement présents sur tous les territoires (12 à 20%), mais 31% sur la communauté de communes et 17% sur la France et l’Europe??

 

Les raisons d’attachement sont avant tout liées à un rapport personnel au territoire et non à l’entreprise:

-En lien avec la vie personnelle (65%), plus encore les petits commerçants et les solistes/petits artisans (73 et 75%); globalement 42% du fait de leur naissance ou d’une localisation de longue date.

-Au dynamisme économique du territoire (29%), surtout les hommes réseau (41%)

Au territoire lui-même (22%), du fait de sa situation géographique, de raisons culturelles, de la qualité de vie

-à l’entreprise (10%), comptant de fait fort peu. 

En définitive, les managers de PME rejoignent le profil moyen; les hommes réseau s’en écartent nettement, bien plus inscrits sur un territoire attractif et dynamique, que les petits commerçants et les artisans, motivés par des raisons personnelles.

 

D’ailleurs 37% (dont 16 tout à fait d’accord) disent qu’ils n’auraient pas pu développer leur entreprise ailleurs que sur ce territoire (61% les agriculteurs).

 

La question a été posée à ceux qui ne sont pas attachés au territoire (11% des répondants). 53% ont mis en avant des raisons économiques, avant des raisons personnelles (32%) ou la qualité du territoire (21%).

 

La question été posée à tous des atouts essentiels :

-En 1er lieu s’impose le cadre de vie (85%) et la situation géographique par rapport au marché (76%, mais 82% pour les managers de PME vs 59% dans le médical),

-En second lieu, le potentiel économique du territoire avec 3 caractéristiques essentielles : le dynamisme économique (64% dont 71 pour les 6-49 salariés), le personnel qualifié (62% mais 69% pour les 6-49 salariés vs 57% pour les créateurs d’entreprises) et les infrastructures (61%, mais 70% pour les hommes réseau). La fiscalité locale (impôts locaux) n’est citée que par 22%.

Ainsi 72% jugent leur territoire dynamique (dont 18% très dynamique); c’est plus l’opinion des managers de PME (78%) et des hommes réseau (75%). C’est moins le cas en Hauts-de-France (63%), Bourgogne-franche-Comté (63%) et Centre-Val de Loire (55%???).

 

Pourtant, 62% disent qu’il est difficile (dont 27% très difficile) d’y trouver de la main d’oeuvre adaptée, notamment les solistes/petits artisans.

 

64% s’imaginent sur le même territoire dans les 10 ans à venir (dont 31% certainement); ce sont notamment les 6-49 salariés (71%) et à contrario ceux qui ne sont pas attachés au territoire (37%). idem pour 56% du médical et 58% des petits commerçants, alors que 69% des managers de PME y seraient encore.

On retrouve les mêmes populations en ce qui concerne la pérennité dans l’activité exercée (57% sans changement dont 27 certainement); 68% des 6-49 salariés sont en phase avec cette proposition vs ceux qui ne sont pas attachés à leur territoire (38%). 51% seulement des petits commerçants s’inscrivent encore dans cette activité à 10 ans.

 

Par qui ces répondants sont-ils aidés au quotidien ?

Leur banque tout d’abord (52% dont cité en premier lieu 36%); puis à égalité les CCI (24% dont 9) et les CMA (23% dont 9), devant la région (15% dont 5), le département (14% dont 3), le conseil général (8% dont 1) qui est aussi le département ??? 35% ne citent aucun de ces appuis (47% le médical, 42% Les hommes réseau).

 

2 souhaits auxquels on ne peut qu’adhérer, sans préciser pourquoi, auprès de qui !

Les 3/4 (dont 29% tout à fait d’accord) souhaiteraient trouver davantage d’appui sur leur territoire, notamment les agriculteurs (86%), beaucoup moins le médical (65%). Pour quels besoins, et quels types d’appuis, on ne sait.

79% (dont 26% tout à fait d’accord) souhaitent davantage de solidarité entre entreprises du territoire.

 

Qu’en est-il des 6 profils?

Les managers de PME citent surtout 3 appuis : les banques (54% comme la moyenne), davantage les CCI (29% vs la moyenne 24) et les CM (27% vs la moyenne 23) dont ils sont ressortissants, et guère plus que les autres la région ou le département.

Les petits commerçants sont dans la moyenne des citations, sauf pour les CCI (35% vs la moyenne de 24%), mais ils en sont les ressortissants.

Les solistes/petits artisans sont dans la moyenne des citations, sauf pour les CMA dont ils sont ressortissants (34% vs en moyenne 23).

Les hommes réseau sont dans la moyenne des citations, mais ils citent nettement moins les CMA (13%) et les CCI (18%).

Le médical cite moins que les autres chaque type d’appui, notamment les consulaires, la région et le département.

Les petits agriculteurs citent davantage les banques (62%), la région (25%) et le département (24%) et d’autres (22% vs 4 en moyenne)

En fait aucun des 6 profils ne se différencient vraiment, hors le fait de ressortir d’un organisme consulaire. Nous ne savons rien du pourquoi de la fréquentation de ces appuis.