Prés de 500 00 indépendants (agriculteurs compris) « pauvres », un taux élevé de pauvreté (16,6%) au regard des salariés (6,3) et des retraités (9,3)


« Les niveaux de vie en 2011 » Insee Première N° 1464, septembre 2013

En 2011, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux,

 

Le niveau de vie médian s’élève à 19 550€ annuels (1 629€ mensuels); il est stable en euros constants par rapport à 2010. En 2011, les niveaux de vie augmentent uniquement pour la moitié la plus aisée de la population ; pour la moitié la plus modeste, ils reculent.

La part des salariés ayant un emploi à durée limitée ou à temps partiel augmente pour ceux qui ont les revenus les plus faibles, alors que pour ceux qui ont les revenus les plus élevés, les revenus salariaux évoluent plus favorablement dans le haut de la distribution.

 

Quant aux revenus du patrimoine, ils augmentent en 2011, en lien avec la légère hausse des taux d’intérêt et la progression des revenus de valeurs mobilières. Pour la grande majorité de la population, ces revenus contribuent peu à l’évolution du niveau ; en revanche, pour les 10% de personnes les plus aisées, ils représentent 27 % du revenu disponible et progressent nettement.

 

Le seuil de pauvreté, qui correspond à 60% du niveau de vie médian de la population, s’établit à 977€ mensuels en 2011. La pauvreté continue d’augmenter, et concerne 8,7 millions de personnes (14,3 % de la population contre 14% en 2010). La moitié vit avec moins de 790 euros par mois ; à titre de comparaison, pour une personne seule, le socle du revenu de solidarité active (RSA) s’élève à 467 euros.

 

16,6% des indépendants (486 000 personnes) y sont qualifiées de « pauvres » en termes de revenu monétaire), alors que les « pauvres » parmi les salariés ne sont que 6,9% des salariés et 9,3% des retraités ; ils le sont toutefois moins que les chômeurs (taux de 38,9%) ; rappelons que les créateurs d’entreprise viennent du chômage pour 1/3 d’entre eux.

 

2011

2010

 

Répartition

de la population

Niveau de vie

médian

Personnes

Pauvres en milliers

Taux de

pauvreté

Taux de

pauvreté

Actifs de 18 ans ou plus

45,8

21 110 

3 057

10,9

10,2

Dont salariés

36,6

21 730

1 536

6,9

6,3

Dont indépendants

4,8

23 050

486

16,6

17,1

Dont chômeurs

4,3

13 500

1 035

38,9

35,8

Inactifs de 18 ans ou plus

31,8

18 370

2 993

15,4

15,7

Dont Etudiants

3,0

18 640

345

18,9

19,3

Dont retraités

21,8

19 500

1 243

9,3

10,0

Dont autres inactifs

7,0

14 270

1 406

32,7

31,6

Moins de 18 ans

22,4

17 900

2 679

19,5

19,4

Ensemble

100

19 550

8 729

14,3

14,0

Il faut toutefois relativiser ces données du fait de l’intégration des agriculteurs dans le poste indépendant, de celle des auto-entrepreneurs en activité principale, de la non prise en compte des chefs d’entreprise salariés, et enfin de modes différents de construction du revenu (consommations personnelles intégrées dans les frais de l’entreprise, amortissements et provisions conduisant à une diminution du bénéficie fiscal, recettes non déclarées pour les indépendants non auto-entrepreneurs, déclaration sans « correction » des salaires pour les salariés).

 

La pauvreté est davantage le fait des plus jeunes ; c’est aussi dans ce groupe qu’elle progresse (plus de chômage, plus de temps partiel ou de CDD) :

 

18-29 ans

30-49 ans

50 ans et plus

Total 18 ans et plus

Niveau de vie médian en 2011 en €

18 150

20 120

20 680

20 000

Taux de pauvreté en %

19,4

13,0

10,1

12,7

Pour mémoire, % d’actifs occupés

55,4

82,3

31,2

41,0

Notons que parmi les chômeurs, la progression du taux de pauvreté provient d’abord des chômeurs non indemnisés, puis des chômeurs de longue durée dont la durée du chômage augmente.