Une conjoncture toujours favorable pour les PME, bien qu’en légère baisse.


"PME, 68éme enquête de conjoncture", Bpifrance le lab, janvier 2019

Méthodologie : l’échantillon est composé

-en matière de taille : 37% de 1-9 salariés, 25% de 10-19 salariés, 26% de 20-49 salariés et 13% 50 et plus.

-en matière d’activité : industrie (27%), services (27), commerce (21), construction (15), transports (6), tourisme (4).

-Les entreprises innovantes sont 32%, et les exportatrices (24% dont très 11).

 

Une situation plutôt favorable, mais en tendance de stabilité, notamment pour les embauches.

 

⇒ La situation en 2018

 

Les PME font globalement part d’une stabilisation de la croissance de l’activité et des embauches en 2018, une évolution cohérente avec le repli du climat des affaires tel que mesuré par l’INSEE depuis le début d’année, ainsi qu’avec le ralentissement du produit intérieur brut (PIB) sur les 3 premiers trimestres par rapport à la même période en 2017.

À noter que les résultats de l’enquête tiennent partiellement compte d’un effet « Gilets jaunes » puis qu’environ 60% des réponses ont été obtenues après les 1res manifestations.

 

Des disparités entre secteurs sont constatées :  l’Industrie est le seul secteur en progression sur 1 an (progression légère toutefois). Pour les autres secteurs, le repli est léger dans le commerce et les services, mais plus marqué dans la construction, les transports et surtout le tourisme. À noter qu’au printemps, l’optimisme des PME de ces deux derniers secteurs avait été fortement entamé par les grèves de transports, ainsi que par la remontée du cours du pétrole.

 

Les PME innovantes, moyennement et fortement exportatrices, et les PME de 10 salariés et plus prévoient toujours une progression de leur chiffre d’affaires supérieure à la moyenne; les exportatrices résistent le mieux, alors que pour les innovantes, les perspectives se replient un peu sur un an.

 

Les chefs d’entreprises stabilisent le rythme des embauches, mais Il demeure nettement au-dessus de sa moyenne de long terme. l’Industrie se montre plus optimiste, alors que la baisse est la plus prononcée dans le secteur des transports. Cette stabilisation globale de l’emploi est partagée quels que soient la taille et le caractère exportateur; les PME innovantes anticipent une hausse des embauches bien supérieure à celle des PME non innovantes, mais font part d’un ralentissement de leurs embauches au contraire des non-innovantes.

Dans ce contexte de demande de travail toujours dynamique, les difficultés de recrutement restent un sujet de préoccupation pour 43% des PME (38 fin 2017), mais 51% dans la Construction vs 37% dans le commerce.

 

⇒ Les perspectives 2019

 

Si les perspectives s’affaiblissent pour 2019, elles restent néanmoins solides : malgré un repli, les PME innovantes et les fortement exportatrices sont les plus confiantes dans l’avenir. Cet optimisme un peu altéré n’affecte pas les perspectives d’embauches; toutefois, les effectifs sont prévus en léger ralentissement dans la construction, les services et les transports mais en accélération dans l’industrie, le commerce et le tourisme. Les entreprises de 10 salariés et plus, les innovantes et les exportatrices sont toujours les plus optimistes.

 

⇒ Les investissements

 

En novembre 2018, 57% des PME déclarent avoir investi ou prévoient d’investir d’ici la fin d’année, soit 3 points de plus que l’an passé; l’ensemble des montants investis dans l’année, est stable sur 1 an. Les dépenses d’investissement sont estimées en nette hausse dans les travaux publics, le tourisme et les transports; l’amélioration est moins marquée pour le commerce (gros et de détail).

Les PME font toutefois part d’un net ralentissement en biens d’équipement (baisse de 10 points sur 1 an); on constate aussi une diminution relative de l’investissement immobilier (28% après 33), essentiellement au profit des investissements mobiliers (matériels, véhicules, équipements divers) (63%, + 6 points).

L’investissement progresse d’autant plus fortement que l’entreprise est innovante et/ou exportatrice. Par contre, si l’indicateur progresse chez les TPE (+ 3 points en 1 an), il reste inférieur à celui relatif aux PME de plus de 10 salariés, qui s’affiche toutefois en léger repli.

Entre les mois de novembre 2017 et 2018, l’ensemble des freins à l’investissement cités par les PME sont restés à des niveaux historiquement bas. Le principal frein cité reste la faiblesse de la demande, pour 50% d’entre eux,alors que l’insuffisance de rentabilité n’est mentionnée que par 40% des dirigeants, et par 37% en ce qui concerne la concurrence; peu évoquent le cout du crédit (10%).

Les prévisions 2019 sont favorables à l’investissement.

 

⇒ La situation financière

 

En 2018, l’état de la trésorerie des PME est resté quasi stable à un niveau élevé, identique à son niveau d’avant crise (novembre 2007). Noter que les trésoreries se sont tendues dans le Commerce.

Sur les 6 prochains mois, les PME anticipent toutefois dans l’ensemble une dégradation de la situation de leur trésorerie, et ce dans tous les secteurs, sauf dans l’industrie.

 

L’accès des PME au crédit de trésorerie au cours du 2e semestre 2018 est resté aisé; seules 14% des PME disent avoir rencontré des difficultés pour obtenir les concours financiers à court terme souhaités, sauf pour le tourisme (27%); il en est de même pour les TPE (17% ont été en difficulté).

L’accès au crédit d’investissement reste également aisé, malgré une très légère hausse de la proportion d’entre elles rencontrant des difficultés pour en obtenir (8 %); là encore, les difficultés rencontrées sont plus fréquentes dans le Tourisme (17%).

La part moyenne de l’autofinancement a légèrement progressé (38% contre 37% en novembre dernier), en cohérence avec des résultats et une situation financière des entreprises toujours bien orientés. Le reste a majoritairement été financé par emprunt bancaire, pour l’essentiel à moyen terme (53% via crédit-bail mobilier et crédits bancaires de 2 à 7 ans ; 6% via crédit-bail immobilier et prêts bancaires de 8 ans et plus).

 

⇒ La conjoncture en régions : les estimations pour l’activité et l’emploi restent bien orientées pour l’ensemble des régions. 

 

Toutes les régions anticipent une croissance de l’activité d’au moins 2,6%. Les PME des Pays de la Loire, des Hauts-de-France, d’Auvergne Rhône-Alpes, du Centre Val de Loire
et d’Île-de-France sont les plus optimistes et anticipent en moyenne une hausse de leur chiffre d’affaires supérieure à 5%.

Les effectifs se sont également renforcés partout, plus ou moins selon les régions.

 

Les trésoreries ont en revanche évolué de manière plus disparate selon
les régions : la situation financière des PME d’Auvergne Rhône-Alpes, de Bourgogne-Franche-Comté et des Hauts-de-France s’est améliorée, tandis les PME bretonnes, du grand Est et d’Île-de-France ont subi quelques tensions au cours des derniers mois sur leur trésorerie, qui demeure toutefois à un niveau satisfaisant.

Il en est de même pour la rentabilité : les PME d’Auvergne Rhône-Alpes, de Bourgogne-Franche-Comté, de Centre Val de Loire, d’Île-de-France et de Nouvelle-Aquitaine jugent leur rentabilité en 2018 meilleure que celle obtenue en 2017, à l’inverse de celles des autres régions.