Après le choc de la crise sanitaire en 2020, les performances des entreprises françaises ont nettement rebondi au cours de l’année 2021.


"Après deux années de crise sanitaire, des entreprises françaises toujours résilientes à fin 2021", Banque de France, bulletin 243/7, novembre-décembre 2022

2 ans après le début de la crise sanitaire, la proportion d’entreprises en difficulté ne semblait toutefois pas avoir augmenté, ce qui n’est plus le cas fin 2022.

⇒ 62% des entreprises avaient un chiffre d’affaires supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise à fin 2021 :

Le chiffre d’affaires progresse ainsi de 12,3%, après un recul de 7,3% en 2020 ; cette hausse concerne aussi bien les PME (+ 12,4%) que les ETI (+ 10%) et les Grandes Entreprises (+ 14,1%).
Globalement, le chiffre d’affaires dépasse même son niveau d’avant-crise : + 2,9% en 2021 par rapport à 2019.

 

Toutefois, si la majorité des grands secteurs retrouvent des chiffres d’affaires proches ou supérieurs aux niveaux d’avant-crise (+5% pour le commerce mais –1,5% dans l’industrie manufacturière et -23% pour les HCR),
Dans ce contexte, seulement 23% des entreprises du secteur HCR ont retrouvé en 2021 une activité supérieure ou égale à leur niveau d’avant-crise.  

⇒ La valeur ajoutée rebondit pour toutes les tailles d’entreprises :

+13,1% pour les PME, +10,1% pour les ETI et +16,4% pour les Grandes Entreprises (GE).

 

Les charges de personnel augmentent en 2021 (+7,6%). Plusieurs effets concourent à cette hausse : le moindre recours à l’activité partielle à partir de l’été 2021, une hausse sensible des effectifs, en particulier pour les PME (+6,8%, contre +4,1% pour les ETI et +2,3% pour les GE), et le rebond des charges de personnel extérieur, notamment intérim (+12,2%, après –9,2% en 2020),

 

L’’excédent brut d’exploitation (EBE) augmente fortement en 2021 : +38,5% en moyenne, et jusqu’à  +54,6% pour les grandes entreprises du fait d’une valeur ajoutée dynamique (notamment en comparaison de l’évolution des charges de personnel), et d’un recul des impôts de production et pour les PME, la montée en puissance du dispositif de fonds de solidarité
à partir de la fin de l’année 2020.

 

Le taux de marge, mesuré par le rapport de l’EBE sur la valeur ajoutée, augmente fortement pour s’établir à 27,4% en 2021, son niveau le plus élevé depuis 1996, alors qu’il était le plus faible en 2020 (22,4%).

⇒ Le taux d’endettement net des entreprises baisse :

Il chiffrait 51%, après 58% en 2019 et 2020. 3 entreprises sur 4 des HCR renforcent leur trésorerie en 2021.

En raison du renforcement des capitaux propres et d’une dette qui progresse faiblement, le ratio de levier brut diminue pour toutes les tailles d’entreprise. Il reste toutefois supérieur à son niveau d’avant-crise pour les PME (86% en 2021, contre 80% sur 2017-2019) et les GE (134%, contre 119%), tandis que celui des ETI retrouve son niveau de 2017-2019 (105%, contre 106%).

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La dynamique est similaire si l’on considère le taux d’endettement net de la trésorerie : le levier net diminue pour toutes les tailles d’entreprise et pour la majorité des secteurs, à l’exception des secteurs de la construction, et de l’enseignement, santé et action sociale.

Toutefois, plus d’un tiers des PME et des ETI subissent une dégradation de leur levier brut en 2021, quand les deux autres tiers bénéficient d’une amélioration.

 

La trésorerie continue de progresser en 2021 pour toutes les tailles d’entreprises, mais également pour la quasi-totalité des secteurs d’activité à un rythme toutefois plus modéré qu’en 2020. La trésorerie médiane des PME, exprimée en jours de chiffre d’affaires 2019, passe ainsi de 38 jours en 2019 à 62 jours en 2020 (+65%), puis à 67 jours en 2021 (+7%). Celle des ETI augmente de 9% en 2021 (après +46% en 2020), et celle des grandes entreprises progresse de 1% (après +35%). Au total, 57% des entreprises renforcent leur trésorerie en 2021, un niveau proche de l’avant-crise (59% en 2019), mais inférieur à l’année record de 2020 (76%).

⇒ La rentabilité rebondit pour la majorité des entreprises en 2021

58% enregistrent une hausse de leur rentabilité économique, nettement plus qu’avant la crise (49% en 2019) ; mais plus de deux entreprises sur cinq ont vu leur rentabilité économique stagner ou diminuer malgré la reprise économique.
Plus largement, si l’on considère les entreprises présentes 5 années de suite dans FIBEN, de 2017 à 2021, 30% d’entre elles réalisent en 2021 leur meilleure année en matière de rentabilité économique, mais, dans le même temps, 19% réalisent leur plus mauvais millésime.

 

La proportion d’entreprises en difficulté ne semble pas avoir augmenté en 2021.
Pour les PME, malgré une légère hausse à 42% à la fin 2020, cette part retombe sous le seuil de 40% dès la fin 2021, un niveau proche des années d’avant-Covid. De même, la part des grandes entreprises les moins bien cotées retombe à 35%, après 37% en 2020. Le reflux est plus lent pour les ETI (– 0,5 point de pourcentage) qui restent aux environs de 38% en 2021.

 

Pour en savoir davantage : Après deux années de crise sanitaire, des entreprises françaises toujours résilientes à fin 2021 | Banque de France (banque-france.fr)