9% des PME/TPE redoutent ne pas être en mesure de pouvoir rembourser leur PGE.


"TRÉSORERIE, INVESTISSEMENT ET CROISSANCE DES PME / TPE Baromètre trimestriel", Bpifrance le LAB, Rexecode, mai 2023

Méthodologie : Interrogation par voie numérique de 2 189 dirigeants de PME/TPE du 13 au 24 avril 2023. L’analyse en première partie porte sur les 553 premières réponses jugées complètes et fiables reçues. L’analyse en seconde partie porte sur 550 PME/TPE, dont les réponses ont été redressées par taille d’effectif et secteur d’activité.
Champ : PME/TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires.

 

Si les difficultés d’approvisionnement s’atténuent quelque peu, la situation demeure peu facile, conduisant à des tensions en trésorerie et à une réduction de la marge nette.

⇒ La trésorerie

♦ Alors que les tensions d’approvisionnement s’atténuent, les dirigeants semblent moins inquiets quant à l’évolution à venir de leur trésorerie : l’indicateur gagne 7 points, frôlant sa moyenne de longue période.

Au regard de ces 3 derniers mois, 32% indiquent que leur trésorerie s’est dégradée (35% en février) tandis que 12% mentionnent une amélioration.

En ce qui concerne la situation future de trésorerie, il y a amélioration avec un indicateur proche de sa moyenne de long terme.

 

♦ Depuis près de 2 ans, l’opinion relative aux délais de paiements des clients se situe proche de sa moyenne de longue période, s’améliorant même légèrement ; à l’inverse, celui relatif aux délais de paiements des fournisseurs est moins favorable. Le « solde commercial » subi par les PME /TPE se détériore.

 

63% ont fait appel à un organisme de crédit pour financer leur trésorerie, soit un niveau nettement inférieur à sa moyenne d’avant pandémie (73% sur la période T1 2017 – T4 2019).

17% déclarent avoir rencontré des difficultés d’accès au financement courant (en légère hausse) ; cette proportion reste plus faible que la moyenne d’avant pandémie (20%).

⇒ Les investissements

♦ Au 2éme trimestre 2023, 55% des dirigeants comptent investir en 2023, une proportion stable sur un an (55% pour l’année 2022 comparé au 1er trimestre 2023, 56%). 
27% estiment que leurs dépenses d’investissement seront en hausse cette année, restant proche de sa moyenne de longue période (28%), alors que 29% prévoient une baisse.

 

♦ Le renouvellement d’équipements usagés ou obsolètes concerne 76% des dirigeants et  la modernisation des équipements et installations, 64% ; le motif environnemental (qui inclut l’objectif d’économie d’énergie) concerne 40% des chefs d’entreprise, l’introduction de nouveaux produits ou services (38%), l’extension de la capacité de production (33%), et la mise aux normes et une nouvelle implantation 1/4 des dirigeants. 

 

72% des dirigeants ayant l’intention d’investir en 2023 ont ou auraient recours au crédit pour les financer, une proportion quasi stable, nettement inférieure à sa moyenne pré-Covid (82%).

18% signalent des difficultés pour financer leurs investissements par les banques et les établissements de crédit (une situation légèrement supérieure à sa moyenne pré-Covid,16%).

⇒ Les freins à la croissance

♦  Les difficultés de recrutement restent de loin le premier frein cité par 56% des dirigeants.

78% des PME / TPE ayant rencontré un besoin de recrutement au cours des 12 derniers mois ont été confrontées à des difficultés dans leur démarche, une proportion légèrement supérieure à celle relevée avant crise (76% en mai 2019). Les raisons principales de ces difficultés sont l’absence de candidat (66%), suivie par l’inadéquation des candidats avec le poste (manque de qualification et d’expérience en particulier).

 

Les entreprises répondent à ces difficultés en modifiant leur organisation (60%), notamment en développant leur polyvalence, augmentant la durée de travail des salariés en place, les formant (14%), ou en mettant en place des solutions de mobilité de la main d’œuvre ou de télétravail (9%),

Mais aussi en adaptant leur politique de recrutement (45%, salaires plus élevés, baisse des exigences en termes de qualification), en modifiant les profils du poste à pourvoir (40%), en ayant recours à de la main d’œuvre externe (35%), en fidélisant leur main d’œuvre via des avantages monétaires (30%).

Néanmoins, 30% seraient amenées à restreindre leur activité.

 

♦ Les coûts et les prix trop élevés concernent 41% des dirigeants. Afin d’amortir le choc sur leur marge nette, les dirigeants sont nombreux à répercuter les hausses de coût sur leurs prix de vente.

 

♦ Puis en 3éme position, des tensions fortes d’approvisionnement (prix, délais de livraison, etc.) pour 36% (en baisse de 4 points), après une hausse continue depuis 1 an et demi. Toutefois, 68% font face à des difficultés d’approvisionnement (en légère baisse). 

21% considèrent qu’elles se sont amplifiées (en baisse), alors que 16% signalent un relâchement. Les dirigeants sont par ailleurs plus nombreux qu’au trimestre précédent à anticiper une résorption de ces difficultés d’ici un an (39%).

 

♦ Les perspectives de demande dégradées pèsent sur le développement de l’activité pour 35%. Par ailleurs 28% citent le niveau de concurrence (43% avant la crise du covid) et 12% le manque de débouché.

⇒ Les hausses en 2023 

♦ celles des prix vente

58% l’ont fait en 2022, 60% le prévoient en 2023 (35% de maintenir leurs prix inchangés et 5% de les baisser). 63% prévoyant d’appliquer une hausse de leur prix de vente cette année déclarent qu’elle sera supérieure à celle de 2022.

 

28% des dirigeants prévoient pour 2023 une hausse de leurs prix de vente supérieure à 5%, et 8% une hausse supérieure à 10% ; l’augmentation moyenne toute entreprise serait de 4,3%.

 

♦ Celles des salaires

78% prévoient d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs en 2023, dont  84% pour ceux qui ont des difficultés de recrutement. L’évolution salariale moyenne serait de +3,8% en 2023 (contre +3,9% de hausse moyenne déclarée pour l’année 2022). 51% prévoient ou ont effectué des augmentations salariales pour 2023 supérieures à 3%, dont 17% une hausse moyenne de plus de 5%. Pour 43% des dirigeants prévoyant d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs cette année, la hausse serait supérieure à celle de 2022, et moindre pour 18% d’entre eux.

⇒ Une dégradation de la marge nette

De ces faits, 39% des dirigeants anticipent une dégradation de leur marge nette (29% une légère baisse et 10% une franche baisse) ; 9% des entreprises prévoient à l’inverse une amélioration de leur marge nette en 2023, et 42% une stabilisation.

 

Les entreprises qui rencontrent des difficultés d’approvisionnement sont plus nombreuses à anticiper une baisse de leur marge nette que celles qui n’en rencontrent pas (43% contre 30) quand bien même elles sont plus nombreuses à prévoir d’augmenter leurs prix de vente (73% contre 32% de celles ne rencontrant pas de difficultés d’approvisionnement).

⇒ Le remboursement des PGE

Parmi les 57% répondantes ayant obtenu un PGE, 62% déclarent avoir utilisé plus de la moitié du montant accordé, dont la moitié la quasi-totalité de leur prêt, 18% n’en avoir utilisé qu’une minorité et 20% n’avoir que « peu ou pas du tout » utilisé le montant de leur PGE.

18% l’ont déjà remboursé dans son intégralité ou comptent le rembourser intégralement d’ici la fin de cette année, alors que 73% comptent l’amortir sur plusieurs années ; 9% craignent de ne pas être en mesure de rembourser (en hausse de 2 points par rapport au trimestre précédent mais stable sur un an).

 

A titre de comparaison, les résultats de la dernière enquête de conjoncture Bpifrance, basés sur un échantillon plus important, font part de 5% de dirigeants craignant  ne pas pouvoir rembourser leur PGE.

 

Pour en savoir davantage : http://www.rexecode.fr/public/Indicateurs-et-Graphiques/Enquete-Tresorerie-Investissement-et-Croissance-des-PME/La-tresorerie-des-PME-TPE-s-ameliore-et-les-intentions-d-investissement-en-2023-resistent