Selon Louis Gallois, ce qui manque aujourd’hui, c’est de permettre aux créations nouvelles de grandir ; mais il leur faut se financer, alors que nous manquons d’épargne prête à s’investir dans du risque


« Louis Gallois : nous manquons d’épargne prête à s’investir dans du risque », La Croix, 21 mars

« Nos compatriotes se révèlent incroyablement entreprenants, à la différence de ma génération. On le voit avec l’explosion des sections « création d’entreprises » dans les formations supérieures…. L’objectif n’est plus tant de créer des entreprises – il s’en crée beaucoup – que de leur permettre de grandir…. C’est le problème de la France. Des très petites entreprises aux entreprises de taille intermédiaire, toutes doivent pouvoir se financer et nouer des partenariats avec le monde de la recherche. Il faut éviter ce qu’on appelle la « vallée de la mort », phase du développement où l’entreprise ne trouve pas les financements nécessaires à sa croissance. »

Quel est le problème ? « Il est peut-être technique mais surtout culturel. Nous ne manquons pas d’épargne : le patrimoine des Français représente 11 000 milliards d’euros, une somme gigantesque. Mais nous manquons d’épargne prête à s’investir dans du risque »

Les pouvoirs publics ont-ils un rôle à jouer en la matière ? « Ils doivent accompagner le mouvement. Cela commence dès l’école ou l’université en développant l’esprit de curiosité, l’interdisciplinarité, la prise de risque, le droit à l’échec. Aux États-Unis, les formateurs insistent en permanence sur ce qui est positif. Cela crée une confiance en soi qui favorise l’entrepreneuriat »