Les joueurs de poker pourraient-ils être de futurs entrepreneurs ? Ils présentent nombre de caractéristiques commune avec les entrepreneurs


« Les joueurs de poker », note N°3 de l’observatoire des jeux, février

 Afin de mieux connaître le profil des joueurs en ligne, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et l’Observatoire des jeux (ODJ) ont mené une enquête fin 2012 auprès d’un échantillon d’internautes dont la structure a été calée sur celle de l’ensemble des internautes français.

Une troublante ressemblance avec les chefs d’entreprise, manifestant les caractéristiques d’une certaine pratique entrepreneuriale.

 

Le poker occupe la deuxième place (19%, dont parmi eux 43% de joueurs exclusifs) des jeux pratiqués en ligne derrière les jeux de tirage / grattage ; un joueur de poker en ligne sur deux a moins de 31 ans, trois sur quatre ont moins de 40 ans (respectivement 40 ans et 51 ans chez les autres joueurs) ; à 20 ans, un quart des joueurs de poker ont déjà expérimenté cette activité sur Internet et la moitié l’a fait avant 25 ans.

 

35% n’ont aucune activité professionnelle, proches des autres joueurs en ligne (33%) ; ce sont essentiellement des jeunes chômeurs ou des étudiants (44% et 27% vs 30% et 12%), vivant majoritairement dans un environnement urbain, avec un niveau d’éducation élevé (58,5% un niveau de diplôme supérieur au Bac vs 52,5%) ; le célibat est un autre trait caractéristique (4 sur 10 contre 1/3). 28% déclarent un revenu mensuel inférieur à 1 500€ par mois (vs 20%).

 

Les amateurs de poker semblent surtout s’adonner aux activités pour lesquelles une expertise est requise : paris sportifs (24% vs 14,5%), et peu un jeu de tirage/grattage de la FDJ au cours des douze derniers mois (1/3 contre 64% pour le reste des joueurs en ligne) ; mais 43% pratiquent également le poker de manière traditionnelle (vs 9,4% pour les autres joueurs en ligne).

Les joueurs de poker sont en outre beaucoup plus utilisateurs des nouvelles technologies : 24% utilise un support de jeu nomade (type tablette ou smartphone) contre 17% chez les autres joueurs.

Un quart des joueurs exclusifs de poker jouent sur l’offre non régulée : la régulation du jeu en ligne (loi du 12 mai 2010) a permis d’encadrer la pratique du poker qui était jusque-là cantonnée officiellement aux salles de casinos et aux cercles de jeu.

53% jouent exclusivement sur des sites disposant d’un agrément, 23,5% ne jouant que sur des sites non agréés ; les autres pratiquant leur activité à la fois sur l’offre régulée ou non régulée.

Cette répartition est bien différente lorsque l’on considère le champ des paris sportifs et hippiques où 74% et 65%, jouent sur des sites réglementés. Il apparaît donc que les joueurs de poker en ligne ont une propension plus importante que ceux des autres groupes à se détourner de l’offre légale.

 

Une incidence sur les habitudes de vie

La nature du jeu de poker susceptible de s’étaler sur plusieurs heures, conduit près des trois quarts des joueurs de poker en ligne (72,5% vs 44% pour le reste des joueurs en ligne) à pratiquer cette activité en soirée jusque tard dans la nuit ; 46% déclarent que ce jeu empiète sur leur temps de sommeil (vs 13%) ; pour 35% les parties de poker s’accompagnent de grignotage (vs 12%). En définitive, 62% considèrent que leur activité de jeu a une incidence certaine sur leurs habitudes de vie, les conduisant à négliger certaines tâches quotidiennes au profit du jeu (vs 22%). 19% déclare que leur habitude de jeu a déjà fait l’objet de critiques de la part de proches contre 12% chez le reste des joueurs internautes.

 

Une initiation par les pairs semble être le mode d’entrée privilégié des néophytes : 46,5% d’entre eux citent leur entourage proche comme vecteur d’initiation dont 27% comme vecteur exclusif (respectivement 17% et 9% chez le reste des internautes) ; le poker se distingue en effet des autres jeux d’argent et de hasard par la composante habileté ; le temps d’initiation et d’apprentissage des codes et pratiques peut se révéler plus ou moins long et nécessite un investissement personnel conséquent.

Ils ont des pratiques de jeu plus « à risque » que les autres joueurs, que ce soit en termes de fréquence de jeu ou de dépenses : ils sont plus assidus (21% jouent de manière quasi-quotidienne vs

11% pour les autres joueurs en ligne) et, en moyenne, ils dépensent plus (778€ vs 627€).