Pôles de compétitivité, quels résultats ?


"Avis sur la politique des pôles de compétitivité", France Stratégie, février 2017

En 2012, 8 983 entreprises (au sens unité légale) font partie de pôle de compétitivité; les petites entreprises y sont largement majoritaires en nombre (de l’ordre de 72%, les PME 17%, les ETI 10% et les grandes entreprises 1%. Celles qui exercent des activités de R&D est beaucoup plus faible en moyenne chez les PME (à peine 1/4) que chez les ETI (presque 60%) et chez les grandes entreprises (plus de 68%); dans le total des dépenses de R&D effectuées, la part relative des ETI et des grands groupes se monte à 42% et 48,5% respectivement, contre à peine plus de 9% pour les PME.

En 2012, chacune d’elles a reçu en moyenne 160K€ d’aides publiques supplémentaires du fait de son appartenance aux pôles, et a accru ses dépenses de R&D de quelque 500K€, dont 300K€ sont autofinancés. L’appartenance aux pôles a été bénéfique très tôt aux activités de R&D des PME : un effet positif net est observable dès 2007 pour leur personnel de R&D et dès 2008, pour leur autofinancement, les financements publics reçus et l’augmentation du nombre de brevets.

 

L’appartenance aux pôles a été bénéfique très tôt aux activités de R&D des PME : un effet positif net est observable dès 2007 pour leur personnel de R&D et dès 2008, pour leur autofinancement, les financements publics reçus et l’augmentation du nombre de brevets. Contrairement aux PME, les ETI et les grandes entreprises ne retirent aucun financement public supplémentaire de leur appartenance à un pôle. Il semble donc que seules les PME aient été incitées par les pôles à participer à plus de projets collaboratifs qu’avant l’existence des pôles.

 

L’effet de levier sur les dépenses de R & D autofinancées est significatif pour 2 groupes représentant 44 pôles sur les 71 labellisés;  l’un se caractérise notamment par la présence de grandes entreprises étrangères investissant en R & D;  pour l’un, présence d’entreprises à forte intensité en connaissance; pour l’autre, des PME ayant adopté des stratégies de niche,

 

Chaque entreprise membre des pôles compte 2,4 personnes supplémentaires en 2007 et 5,9 en 2012, par rapport au groupe de contrôle (entreprises semblables n’appartenant pas à un pôle). Cela correspond à une hausse de 15,5% de cette catégorie de personnel en 2007 et de 27,5% en 2012. Alors que cet effet est observable dès 2007 pour les PME, il n’apparaît que plus tardivement pour les ETI et les grandes entreprises.

 

Pour compléter l’évaluation de la politique menée, il conviendrait de disposer d’éléments d’appréciation supplémentaires concernant d’autres effets attendus ou d’autres facteurs explicatifs, en particulier les impacts sur les territoires, les liens avec la formation, les qualifications et les compétences et la mesure des effets en aval de la politique des pôles. Au plan international, certains experts considèrent qu’il faut au moins une décennie pour que les politiques de cluster portent leurs fruits.