L’auto-portage intéresse surtout les diplômés urbains et jeunes, sans avoir globalement un impact important sur les pratiques de déplacement en automobile


« Enquête nationale sur l’auto-partage entre particuliers », ADEME ENA.4, septembre 2015

Noter que c’est la 1ére étude sur le sujet

Méthodologie : Une enquête en ligne menée de novembre 2014 à janvier 2015 et diffusée à des personnes inscrites auprès de 3 services d’auto-partage entre particuliers français, auprès de 1 020 répondants 717 qui louent les voitures appartenant à d’autres particuliers, 303 qui proposent leur propre voiture à la location. Les résultats sont comparés avec un échantillon de 2001 usagers de l’auto-partage en boucle (enquête ENA.1 de 2013) et un échantillon de 507 usagers du service Autolib’ (enquête ENA.3 de 2014).

Les auto-partageurs entre particuliers comptent une forte proportion d’hommes, mais une surreprésentation des personnes vivant en couple ; l’âge est peu élevé (38 ans en moyenne). Bien qu’ils soient globalement plus nombreux à occuper des postes de cadres et plus diplômés (31 à 74% de niveau bac+3 et au-delà, et 78 à 88% au-delà du bac) que le reste de la population française, ils comptent une plus large part de personnes sans emploi, n’ayant pas fait d’études supérieures, ou ayant un revenu modeste, que les usagers des autres formes d’auto-partage.

Alors que les usagers de l’auto-partage en boucle (location courte sans devoir récupérer les clés au propriétaire) habitent principalement l’urbain dense, l’auto-partage entre particuliers n’attire pas seulement des locataires vivant dans des grandes métropoles, et le cas échéant, ils ne vivent pas nécessairement dans la ville-centre.

Les locataires de voitures sont généralement des personnes qui utilisent différents modes de transport, une majorité habitant dans des agglomérations urbaines où l’offre est diversifiée.

Toutefois, l’auto-partage entre particuliers n’est pas réservé aux personnes sans voiture : 49% des locataires en possèdent au moins une dans leur foyer.

Les propriétaires de voitures ont tendance à être plus âgés et plus aisés que les locataires. Ils ont aussi tendance à résider dans des aires urbaines de taille inférieure à celles où résident les locataires.

C’est un mode de transport polyvalent, l’auto-partage entre particuliers s’étalant fréquemment sur plusieurs jours, mais cantonné à un usage occasionnel (en moyenne 3 fois depuis leur inscription) ; pour 41% des locataires et 58% des propriétaires de voitures, l’argent n’est pas la principale raison de recourir à l’auto-partage entre particuliers ; pour les locataires, la flexibilité de l’usage (possibilité de s’arranger directement avec les propriétaires) et la proximité des véhicules par rapport au domicile entrent également en ligne de compte.

21% des locataires affirment qu’il leur a permis d’éviter l’achat d’une voiture personnelle et 34% des propriétaire de conserver une voiture au lieu de la vendre.

Le nombre de kilomètres parcourus en voiture (personnelle, louée auprès d’un loueur traditionnelle et louée via l’auto-partage entre particuliers) n’évolue guère :

* pour les locataires : sur une base moyenne 767 km par mois ; avant leur inscription ils parcouraient 96 km en location traditionnelle ; après leur inscription, pour un même nombre de km, ils parcourent 59 km en location traditionnelle et 137 en auto-partage ; en majorité, ils utilisent leur voiture personnelle (87% avant, 73% après leur inscription).

* pour les propriétaires : sur une base moyenne de près de 1100 km, avant leur inscription, ils parcouraient moins de 100 km en location traditionnelle, après un peu moins en location traditionnelle compensée par l’auto-partage, mais très majoritairement en déplacement avec leur véhicule personnel (92 à 94%).

Les uns et les autres utilisent moins la location traditionnelle (avant 36% plus d’une fois par an, après 25%)