Lors de recrutement, les femmes ne sont pas discriminées au regard des hommes.


"Discrimination à l’embauche selon le sexe : les enseignements d’un testing de grande ampleur", Dares Analyses N°26, mai 2021

Méthodologie : un testing à partir de 4800 candidatures (2400 femmes et 2400 hommes). Les métiers ont été choisis de manière à mesurer les écarts liés au sexe dans différents segments du marché du travail, qui se distinguent par le degré de féminisation du métier, le niveau de qualification mesuré à partir de la nomenclature des familles professionnelles de 2009 et le niveau de tension du recrutement (faible ou élevé), qui est défini à partir des difficultés de recrutement déclarées dans l’enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) de 2019.

 

Fort peu de différences en moyenne entre le taux de réponse à des candidatures que la personne soit femme ou homme.

 

Un tiers a reçu une réponse manifestant un intérêt de la part du recruteur et ce taux de rappel ne diffère pas selon qu’il s’agit d’une candidate ou d’un candidat ; de même, sur les taux de refus (autour de 17%) et de non réponse (1 sur 2), on ne constate pas non plus d’écarts significatifs selon le sexe suggéré par le prénom des candidats.

 

Les femmes ne sont pas davantage discriminées à l’embauche dans les métiers où la proportion d’hommes est importante et pour lesquels les stéréotypes de genre auraient pu jouer en leur défaveur. De façon similaire, on ne détecte pas d’effet très net des difficultés de recrutement au sein d’un métier (la « tension» du métier) ou encore de l’origine sociale que pourrait suggérer le prénom du candidat.

 

Des différences apparaissent en revanche selon :

♦ le niveau de qualification des métiers  : les femmes sont favorisées par rapport aux hommes parmi les métiers les plus qualifiés, notamment ceux avec fonction d’encadrement tandis que l’inverse se produit parmi les métiers peu qualifiés.

 

♦ Le même type de relation s’observe pour l’âge : parmi les candidats les plus âgés (48 à 55 ans), ce sont les femmes qui sont favorisées, tandis que parmi les plus jeunes (23 à 30 ans) ce sont les hommes.

 

♦  De façon assez surprenante l’ajout d’indications maritales ou même de périodes d’inactivité sur les CV a peu d’effet sur les chances d’être contacté par un recruteur potentiel. En effet, les taux de rappel des candidats sont sensiblement équivalents, variant de 30% pour les inactifs ou inactives, en couple avec deux enfants à 36% pour les célibataires avec deux enfants.

 

Si les femmes ne sont pas discriminées en moyenne, elles apparaissent favorisées lorsqu’elles sont qualifiées et candidatent à des métiers avec fonction d’encadrement, et défavorisées lorsqu’elles sont peu qualifiées et candidatent à des métiers peu qualifiés ; ce contraste entre métiers qualifiés et peu qualifiés est largement tiré par les métiers les plus masculinisés.

 

Pour en savoir davantage : 2021-26.indd (travail-emploi.gouv.fr)