Fin 2011, 31% des bénéficiaires du RSA et 14% des allocataires de l’ASS travaillaient, tout en percevant un minimum social ; parmi ces derniers, respectivement 14 et 19% travaillaient comme indépendants


« Situation sur le marché du travail et accès à l’emploi des bénéficiaires du RSA et de l’ASS », Dares Analyses, N°69, septembre 2014

 Destinée à des personnes qui ont épuisé leurs droits à l’assurance chômage tout en justifiant d’une période antérieure d’activité longue, l’ASS est plus souvent perçue par des hommes (57%) et par des personnes relativement âgées (64% plus de 45 ans), et 23% en mauvaise santé ; 80% ont connu une période de travail régulier, même si celle ci a le plus souvent été suivie par une période d’inactivité et/ou de chômage

Le RSA joue à la fois un rôle de minimum social (via sa composante « socle », qui concerne 73% des bénéficiaires) et un rôle de complément de revenu d’activité (via sa composante « activité », perçue par 40% des bénéficiaires), 12% percevant les deux composantes ; on y trouve plus de femmes (57% dont des familles monoparentales), de jeunes (68% moins de 45 ans) ; 55% ont des enfants à charge (37% en ASS) ; 23% ont connu de longues périodes d’inactivité ou n’ont jamais travaillé (3% pour l’ASS).

L’une et l’autre population ont un faible niveau de diplôme (plus des ¾ au plus le CAP, notamment les RSA avec 1/3 de sans diplôme)

 Ceux en emploi sont très habituellement salariés, et à temps partiel, mais 14% des RSA et 19% des ASS sont indépendants, plus que l’ensemble des actifs occupés (11%) : fin 2012, ils sont respectivement 14 et 16% à être indépendants.

Noter que le taux d’emploi de la population de 16 à 65 ans (64%) est 2 fois plus élevé que celui des bénéficiaires du RSA (31%) et 4,5 fois plus élevé que celui des bénéficiaires de l’ASS (14%).

   

RSA

ASS

Ensemble des actifs occupés

Type d’emploi

Salarié en entreprise

52

42

61 dont association

 

Salarié du public

15

10

23

 

Indépendant

14

19

11

 

Salarié d’une association

10

11

Cf ci dessus

 

Salarié d’un particulier

6

16

4

Temps de travail

Temps plein

42

38

81

 

Plus qu’un mi-temps

20

14

10

 

Moins qu’un mi-temps

34

45

7

Type de contrat

CDI

62

30

86

 

CDD

14

28

8

 

Contrat aidé

12

14

1

 

Intérim, saisonnier, vacation

7

18

3

 Une très large majorité des personnes qui percevaient le RSA ou l’ASS au 31 décembre 2011 n’ont pas changé de situation sur le marché du travail un an plus tard : 85 à 86% d’entre elles sont soit toujours en emploi, soit toujours sans emploi ; le taux de reprise d’emploi, qui mesure la part de personnes en emploi fin 2012 parmi celles qui étaient sans emploi un an auparavant, est très proche pour l’ASS et le RSA (14% contre 12%) ;

Les contraintes limitant les démarches de recherche d’emploi : 42% des RSA et 35% des ASS n’affichent pas de contrainte ; par contre ceux qui estiment avoir des contraintes citent en premier lieu les transports (le coût et plus encore l’absence de moyen de transport), la garde d’enfant pour les RSA et les questions de santé et d’âge pour les ASS ; l’absence d’emploi, notamment compatible, est  aussi souvent cité.

À âge donné, le taux de reprise d’emploi des bénéficiaires de l’ASS apparaît nettement plus élevé que celui des bénéficiaires du RSA ; le fait de ne pas avoir le permis de conduire ou d’être en mauvaise santé sont des facteurs défavorables à la reprise d’emploi ; en revanche, être un homme ou être en couple augmente les chances relatives de reprendre un emploi ; les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur ou de l’enseignement technique ou professionnel ont les meilleures chances de reprendre un emploi.

 Ceux qui ne recherchent pas d’emploi mettent notamment en avant les problèmes de santé (RSA 41, ASS 47%), l’âge trop élevé (12 er 47%), l’indisponibilité pour garde d’enfant (33 et 4%),