Quelques données pour appréhender les finances de l’entreprise.


"Les entreprises en France, édition 2021", Insee Références, lu décembre 2021

Sont traités brièvement ici les valeurs ajoutées, les frais de personnel, les taux de marge, les impôts et taxes des entreprises.

⇒ Un taux de marge moyen de 27,1%

Dans le partage de la valeur ajoutée, le taux de marge rend compte de ce qui reste à disposition des entreprises – l’excédent brut d’exploitation(EBE) –, notamment pour rémunérer le capital et investir, une fois déduites les rémunérations salariales.

En 2019, le taux de marge varie entre 20,8% (pour l’hébergement‑restauration) et 32% (pour l’information et la communication), sauf dans les activités immobilières (65,1%).

 

Il peut permettre de financer les investissements : ainsi, en 2019, l’industrie dans son ensemble, avec un taux de marge de 30,1% et un taux d’investissement de 20%, a une rentabilité économique de seulement 6,7%. A contrario, la construction, avec un taux de marge et un taux d’investissement relativement faibles (respectivement 21,1% et 11,5%), a  une rentabilité économique plus forte que la moyenne (12,3% contre 7,6).

 

En 2019, tous secteurs confondus, le taux de marge des entreprises employeuses augmente légèrement par rapport à 2018 (+ 0,9 point) : la croissance de la valeur ajoutée (+ 5,1%) a été plus soutenue que la hausse des frais de personnel (+ 4%); rappelons que l’allégement des cotisations sociales des employeurs (CICE) a diminué de 2,8% entre 2018 et 2019. 

La hausse la plus marquée a lieu dans le secteur des transports (+ 1,9 point) : elle est supérieure à un point dans les secteurs de l’industrie, de la construction et des HCR, mais aussi dans les grandes entreprises (+ 1,3 point). 

⇒ Les salaires bruts

Les salaires varient selon le secteur d’activité , y compris au seins des CSP : le salaire moyen des cadres peut par exemple varier entre 46 200€ bruts annuels et 84 300€ (1,8 fois plus) ; les écarts sont plus modestes pour les autres CSP, entre 33 000 et 42 700€ pour les professions intermédiaires (1,3 fois plus), entre 24 100 et 34 000€ pour les employés et les ouvriers qualifiés (1,4 fois).

 

Les secteurs où les salaires moyens sont les plus élevés sont localisés dans les activités financières et l’informatique/communication (59 800 et 54 600€), alors qu’ils sont bien plus modestes pour les HCR, l’éducation, la santé et les services aux personnes où les cadres sont bien moins nombreux.

⇒ Les impôts et taxes

♦ La fiscalité directe assise sur les entreprises s’élève à 137Md€ en 2020 (6% du PIB), en baisse de près de 4Md€ par rapport à 2019

 

♦ Elle est composée à 48% par la taxation du résultat des entreprises (impôt sur les sociétés, ou impôt sur le revenu pour les entreprises individuelles), puis pour 21% de la taxation du capital, celle de la masse salariale (17%) et celle du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée (14%).

 

♦ L’évolution des impôts et taxes

 

Les recettes d’impôt issues de la fiscalité directe ont baissé de 2,7% entre 2019 et 2020, du fait de la baisse des recettes de l’impôt sur les sociétés de 3,7Md€ (-6%), qui suit celle de l’activité économique (recul du PIB en valeur de 5,5%), et dans une moindre mesure de la baisse du taux d’impôt société (pour les sociétés réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 250M€, la fraction de bénéfice supérieure à 500 000€ est imposée au taux de 28% au lieu de 31%, et pour celles réalisant un chiffre d’affaires d’au moins 250M€, la fraction de bénéfice supérieure à 500 000€ est imposable au taux de 31% au lieu de 33,1/3).

Ces recettes avaient augmenté entre la moyenne 2017-2018 et 2019 de 4,8%.

 

La taxation du capital augmente légèrement en 2020 (+ 0,4M€). Cette progression de 1,6% repose essentiellement sur la hausse des recettes de la taxe sur le foncier bâti et non bâti de 283M€ entre 2019 et 2020 (+1,8%).

Globalement entre 2017-2018 et 2019 la situation était stable.

 

-Les recettes de la taxe d’apprentissage s’élèvent à 8,8Md€ pour 2020, en recul de 0,4Md€ par rapport à 2019, mais en très forte hausse au regard de 2017 et 2018 (du fait de la forte hausse de l’embauche d’apprentis).

 

-Par ailleurs, les recettes de la taxation du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée sont stables entre 2019 et 2020 (19,1Md€), alors qu’elles avaient beaucoup augmenté  en 2019 au regard de la moyenne 2017-2018.

 

Au titre de l’année 2019, 2 millions d’entreprises ont été redevables de l’impôt sur les sociétés  : 1 813 400 en ce qui concerne les TPE, 194 900 les PME, 7 000 les ETI et 300 les grandes entreprises.

48% des TPE en société ont déclaré un bénéfice vs 65% des PME, 69% des ETI et 76% des grandes entreprises.

Les TPE ont payé 10,2Md€ d’impôt, les PME 16Md€, les ETI 13,8Md€ et les grandes entreprises 24,7Md€ ; au total elles ont versé 64,7Md€.

2/3 des 35 000 groupes fiscaux déclarent 33,9Md€ d’IS brut, soit 52% de l‘IS brut total ; ces groupes fiscaux comptent 98 000 filiales assujetties à l’IS dont les bénéfices ne sont toutefois jamais imposés directement du fait du mécanisme de l’intégration fiscale.

 

200 800 entreprises ont bénéficié de crédits d’impôt pour un montant de 11,1Md€ (dont 1 au titre des TPE, 2,9Md€ pour les PME, 2,5 pour les ETI et 4,7Md€ pour les grandes entreprises).

Pour en savoir davantage : pages 110-113 dans Les entreprises en France – Les entreprises en France | Insee