Les microentreprises sont 47% des entreprises innovantes, et 52% des nouvelles innovantes


"PME 2015, rapport annuel sur l'évolution des PME", observatoire des PME, Bpifrance, octobre 2016

Source : faute d’une base de données des entreprises innovantes, les entreprises observées pour les 3/4 sont des bénéficiaires de politique publique, ce dont il faut tenir compte dans l’appréciation  des résultats.

 

10 676 entreprises innovantes (PME ou ETI), emploient 917 000 salariés et réalisent un chiffre d’affaires total de 243 Md€ en 2014; 47% sont des microentreprises (dont 57% ont moins de 5 ans), alors que 46% sont des PME (dont 72% ont au moins 10 ans) et 7% des ETI (dont 71% plus de 20 ans).

 

L’entreprise innovante médiane emploie 20 salariés, réalise un chiffre d’affaires annuel de 3,3 M€ (8% à l’export); celui de la microentreprise a en médiane 5 années, emploie 3 personnes, possède 175 k€ de capitaux propres et réalise 235k€ de CA, dont la quasi-totalité sur le territoire national; la PME compte 39 salariés, 2,3 M€ de fonds propres et 7,3 M€ de ventes (dont 12,5%à l’export); enfin l’ETI est âgée de 34 ans, emploie 440 salariés, dispose de 39M€ de fonds propres et réalise 111M€ de CA (les 2/3 tiers sont exportatrices). Les 3/4 des entreprises innovantes sont localisés dans 9 régions.

 

D’après la dernière enquête ECI 2012 (Union Européenne), la part des entreprises innovantes baisse sur la période 2010-2012, avec toutefois un recul moins prononcé pour les PME, quel que soit le type d’innovation conduit. En France, la part des PME innovantes se situe au-dessus de la moyenne européenne (52% vs 48%); elles sont aussi plus fréquemment nouvelles; leur propension à collaborer avec la recherche publique se situe par contre légèrement en dessous de la moyenne européenne.

 

Le flux entrant est de 3 300 entreprises, parmi lesquelles les 3/4 ont démarré un projet d’innovation en 2014 et 1/4 a obtenu la publication d’au moins un brevet. 35% des entrantes sont âgées de moins de 5 ans (soit + 7 points par rapport à 2013) et 47% plus de 10 ans (perte de 7 points). Par contre, 4 000 entreprises ont perdu le statut d’innovantes; 52% sont des microentreprises et 43% des PME.

 

220 proviennent du concours I-LAB et des incubateurs de la recherche publique ; 30 % des entreprises issues des incubateurs ont été lauréates du Concours, 20% n’ont bénéficié que du Concours; par ailleurs, près de 50% ont été uniquement accompagnées par les incubateurs. Plus de 40% sont implantées en Île-de-France, Rhône-Alpes et Paca reflétant la répartition de l’activité de R&D privée et publique sur le territoire français.

 

En termes d’activité, les services comptent pour 85% avec une prépondérance pour les TIC (38%) et 14% pour l’industrie, ce que confirme leurs domaines de recherche (génie des procédés 31%, informatique 30%, électronique et télécom 22%).

 

Le lien des entreprises incubées avec la recherche publique montre, à partir de 2003-2004, une inversion du poids des projets « issus » de la recherche publique (39% en 2014 contre 52% en 2001),  et des projets « liés » à la recherche publique (46% contre 25); cette évolution a transformé le métier des incubateurs qui ont dû se professionnaliser dans l’activité de rapprochement de projets market-pull (tirés par la demande) avec la recherche publique.

 

En 2014, 3 299 entreprises réunissaient les critères Jeune Entreprise Innovante (676 sont entrées dans le dispositif cette même année). leurs activités, effectifs et montants d’exonération sont les suivants :

 

Depuis 2005, environ 610 entreprises, en moyenne, entrent chaque année dans le dispositif JEI; 60% des entreprises devenues JEI entre 2005 et 2014 ont moins de 2 ans et 77% moins de 3 ans. Les entreprises entrées dans le dispositif à partir de 2005 restent JEI durant quatre années et demie (mais 17%, 7 ans) .

 

Leurs caractéristiques structurelles et leurs charges élevées (coût de personnel 43% des dépenses, et les investissement liés à la R&D), expliquent leur difficulté à être rapidement rentables et stables ; en 2012, les investissements représentent près d’1/3 de leur chiffre d’affaires (166 k€ pour 510 k€ de CA), malgré un déficit moyen de l’excédent brut d’exploitation de 160 k€. Même si plus des deux tiers des JEI réalisent un CA positif et dégagent une valeur ajoutée positive, seuls 36% réussissent à tirer des bénéfices. Le faible montant de leurs fonds propres (530K€), quasi équivalents au montant de leur CA, confirme que ces jeunes entreprises n’ont pas encore réussi à stabiliser leur activité. Toutefois, 30% exportent (un CA 112 k€ en moyenne).