Les Echos titraient « les bac+5 en emploi se jugent plutôt bien formés »


« Les jeunes diplômés de bac+5 s’estiment-ils compétents pour occuper leurs emplois ? », Bref du CEREQ N° 340, novembre 2015

« L’enquête « Compétences » a été réalisée de mars à juin 2014, auprès d’un échantillon spécifique de l’enquête expérimentale Génération 2010 réalisée par Internet. 2 700 jeunes sortis principalement au niveau bac+5 ont été concernés. Le mode de passation principal est la voie électronique, couplée à des relances téléphoniques en fin d’enquête. Les travaux présentés ici ne portent que sur les diplômés de masters, d’écoles de commerce et d’ingénieurs, en emploi en 2014, soit un échantillon de 911 jeunes »

« Même si l’homogénéité des définitions associées aux compétences est relative, l’idée selon laquelle les compétences se distinguent des savoirs et des connaissances par leur opérationnalité en situation de travail fait plutôt consensus. Pour parler de compétences, une distinction entre savoirs, savoir-faire et savoir-être est souvent opérée. Ici, deux types de compétences sont mobilisés : les compétences spécifiques ou professionnelles associées à la spécialité du diplôme et les compétences générales, ou transversales, qui ne sont pas spécifiques à un diplôme ou à une spécialité mais plutôt à un niveau de formation »

Les compétences générales semblent avoir été acquises en formation initiale ; les étudiants déclarent des niveaux moyens entre 2,5 et 3,5 (sur 5). Le niveau requis est toujours évalué à un niveau supérieur à celui acquis en formation initiale ; ce résultat questionne certaines représentations des formations universitaires qui seraient censées mettre trop l’accent sur les compétences dites académiques au détriment des compétences dites professionnelles. Un déficit important est constaté entre le niveau attendu dans l’emploi en ce qui concerne l’’organisation du travail et à la gestion des activités.

Les diplômés de masters scientifiques sont ceux pour qui les écarts sont les plus conséquents ; ils sont faibles pour les masters en sciences sociales dans le cadre de « Identifier, poser une problématique ».

Les compétences spécifiques recueillent un niveau d’évaluation moindre, se situant en moyenne entre 1,5 et 2. Pour autant, on ne peut parler d’insuffisance car, à l’inverse des compétences générales, le niveau de compétences spécifiques acquis en formation est plus fréquemment supérieur ou égal à celui perçu comme requis dans l’emploi (sauf les masters des spécialités droit, économie et gestion). Dans le domaine scientifique, pour les diplômés d’écoles d’ingénieurs, le niveau acquis en formation est toujours significativement supérieur à celui requis dans l’emploi ; seuls les titulaires d’un master de sciences considèrent que leurs compétences informatiques sont significativement insuffisantes.

Ces analyses montrent que, du point de vue des jeunes diplômés, il ne semble pas y avoir de déficit majeur en compétences spécifiques disciplinaires. Elles indiquent au contraire que le socle commun de compétences générales et, dans une moindre mesure, le niveau de compétences professionnelles connexes à certaines spécialités pourrait être renforcé pour correspondre au niveau requis dans l’emploi.