Le taux d’insertion durable des diplômés du supérieur oscille entre 34 et 80% selon le type de diplôme.


"Sortants du supérieur : le niveau de diplôme ne résume pas les trajectoires d'insertion", Cereq Bref N°426, lu septembre 2022

Méthodologie : l’enquête Génération 2017, représentative au niveau national des 746 000 individus primo-sortants de formation initiale durant l’année scolaire 2016-2017, a interrogé plus de 25 000 jeunes entre septembre 2020 et mars 2021 sur leur parcours scolaire et leurs 3 premières années de vie active.

 

Le niveau de diplôme, les disciplines de formation, l’alternance jouent un rôle important dans l’insertion rapide en CDI.

 

L’avantage du diplôme supérieur pour accéder à l’emploi s’observe tout au long des 3 années qui suivent la sortie du système éducatif. Ainsi, en février 2020, le taux de chômage des sortants du secondaire avoisine les 30% quand celui des sortants du supérieur est de 11%. Néanmoins, au-delà du simple niveau de diplôme, un certain nombre de paramètres déterminent également les parcours en début de carrière.

⇒ Un bref descriptif des sortants de l’enseignement supérieur.

En 2017, environ 746 000 jeunes ont quitté le système éducatif, dont 59% sont sortis d’une formation de l’enseignement supérieur.

Parmi ces sortants, 22% sont sans diplôme du supérieur, 22% diplômés de bac+2 (dont 14% le BTS), 38% de bac +3,+4 (dont 14% une licence et 21% un master) et 18% d’un bac +5.

Noter que l’alternance concerne particulièrement ceux en licence professionnelle (la moitié des sortants), 40% des sortants de master économie, gestion ou AES, le BTS (un tiers des sortants), 31% des sortants d’école de commerce mais seulement 20% des ingénieurs.

 

55% des sortants de l’enseignement supérieur sont des femmes, notamment dans le secteur santé (89% pour les diplômes bac+2 à 4 et 63% pour les docteurs), les masters arts et LLSH (73%), les licences générales LLSH (67%), les BTS tertiaires (66%), le écoles de commerce (56%) mais elles sont fort minoritaires dans les formations industrielles (19 à 30%) et d’ingénieur (38%).

 

27% des femmes et des hommes étaient dans l’enseignement privé. Les formations concernées sont notamment celles des écoles de commerce (95% des diplômés de ces formations), celles des BTS (40-46%), nettement moins le fait des écoles d’ingénieur (29%).

⇒ 7 trajectoires identifiées

56% de l’ensemble ont trouvé un emploi en CDI (immédiat ou différé), 18% l’accès à un CDD, 9% un maintien aux marges de l’emploi, 5% un accès tardif à l’emploi, 5,5% un retour en formation et 7,5% la sortie de l’emploi.

 

-2 parcours correspondent à un accès durable à un CDI, et pour une minorité une entrée différée : on y trouve les diplômés d’écoles d’ingénieur (80%), d’écoles de commerce (75%), de licence professionnelle industrielle (74%), de master économie-gestion-AES (74%), master scientifique (70%) ou encore doctorat en santé (65%).

Cette stabilisation dans l’emploi a lieu plutôt rapidement :  les diplômés des grandes écoles connaissent plus souvent un accès immédiat à un CDI, puis pour les diplômés des spécialités industrielles (53%), alors que les docteurs en santé et les spécialités tertiaires connaissent un différé plus habituel.

 

-La 3éme trajectoire, caractérisée par un enchainement d’emplois en CDD plus ou moins longs regroupe les docteurs, quelle que soit leur spécialité, mais aussi les diplômés des spécialités littéraires de l’université.

 

Au total, 73% des jeunes sortis de l’enseignement supérieur ont emprunté un de ces 3 parcours dominés par des situations d’emploi. 

 

-21,5% connaissent un parcours d’accès tardif à l’emploi, ont vécu le chômage, l’inactivité, ou un maintien aux marges de l’emploi. On y trouve au 1er chef, les jeunes sortis sans diplôme de l’enseignement supérieur, ainsi que les sortants titulaires d’une licence des spécialités LLSH, et d’un BTS des spécialités tertiaires.

 

-Enfin, 5,5% ont suivi un parcours marqué majoritairement par un retour en études ou en formation, notamment les sortants sans diplôme.

⇒ S’insérer dans l’emploi au-delà du niveau de diplôme

Plus le niveau de diplôme s’élève, plus l’insertion durable est importante (Bac+5,entre 59 et 80% vs bac+2 entre 40 et 61% et non-diplômés entre 25 et 34%),

– Mais la différenciation s’opère également à travers la spécialité de formation : avantage aux formations scientifiques face aux formations littéraires ou tertiaires : entre 61 et 80% vs 53-64%,

– Les caractéristiques propres à l’individu (origine sociale, genre, etc.) ;  par exemple, 70% des ingénieurs hommes accèdent immédiatement à l’emploi stable mais seulement 54% de leurs condisciples femmes.

– Au secteur d’enseignement (public/privé),

La voie de formation (scolaire ou par alternance) jouent également un rôle ; l’alternance est de fait fort présente chez les diplômés de licence professionnelle, ceux en master éco-gestion-AES, ceux des écoles de commerce.

 

Toutefois du fait de la crise sanitaire, à l’exception des diplômés de la santé, on constate une dégradation des conditions de travail pour quasiment la moitié des sortants.
De fait, pour 1/4 des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2017, 3 ans d’observation ne suffisent pas à déterminer le sens de leurs trajectoires d’insertion.

 

Pour en savoir davantage : Enquête 2020 auprès de la Génération 2017. Sortants du supérieur : le niveau de diplôme ne résume pas les trajectoires d’insertion | Cereq