Améliorer l’accès à l’emploi des jeunes diplômés en difficulté d’insertion en sécurisant leur revenu et en les accompagnant, tel était l’objectif du revenu contractualisé d’autonomie (RCA-JD) expérimenté en 2011 et 2012 : la demande d’accompagnement précède celle de l’allocation.


« Quelle aide à la recherche d’emploi pour les diplômés du supérieur en difficulté ? » Bref du CEREQ N° 313, août 2013

 Le RCA-JD s’est adressé à 500 jeunes volontaires remplissant quatre critères : être titulaire d’au moins une licence, être inscrit depuis plus de 6 mois à Pôle emploi, ne pas être indemnisé et avoir moins de 24 ans à la signature. Le montant maximum de l’allocation, garantie sur une année, est de 250€ par mois (non cumulable) et dégressive selon les revenus d’activité (nulle pour un jeune ayant un smic complet) ; l’accompagnement, confié à l’APEC, a été structuré en trois phases (élaboration du projet, accès au premier emploi, suivi dans l’emploi).

 

276 sur les 500 prévus ont bénéficié de cette mesure ; la moitié déclare avoir travaillé pendant cette période, le plus souvent à temps partiel (jobs d’appoint) ; l’allocation leur a permis de réduire le temps passé dans ces petits boulots pour se consacrer davantage à leur recherche d’emploi ; le montant de 250 euros est jugé correct pour des jeunes vivant chez les parents (56% des bénéficiaires) et insuffisant pour les autres qui jugent la dégressivité injuste. Noter que 72 % reçoivent des ressources de leurs proches et 90 % affirment pouvoir compter sur eux pour subvenir à leurs besoins ; 52 % des jeunes ont un père cadre ou profession intermédiaire, mais un tiers précise avoir eu besoin de travailler pendant la recherche d’emploi.

 

L’accompagnement a joué un rôle important dans la décision de signer, la plupart déclarant qu’ils auraient suivi l’accompagnement de la même manière sans allocation ; Ils décrivent en effet plusieurs mois de recherche infructueuse après la fin de leurs études (peu d’offres correspondant à leur projet professionnel ou leur niveau d’études, manque d’expérience, problème de mobilité, absence de projet professionnel …) ; peu préparés à la recherche d’emploi, ils ne savent pas vraiment comment procéder, se trouvent isolés sans interlocuteur pouvant leur apporter conseil (l’accompagnement de pôle emploi est jugé très limité).

 

Tous les bénéficiaires n’ont pas réussi à s’insérer sur le marché du travail à l’issue de l’accompagnement, mais ils sont nombreux (79%) à considérer que le suivi leur a été bénéfique.

 

Pour ceux ayant trouvé du travail durant le RCA-JD, l’accompagnement les a principalement aidés à « prendre confiance en eux », « persévérer dans les moments difficiles », et les a « formés à la recherche d’emploi » ; le suivi régulier, le soutien apporté ont été particulièrement appréciés.

 

Par contre l’expérimentation est peu concluante sur l’allocation (nécessité de mieux cibler les aides financières sur les plus précaires, ou les jeunes de milieux modestes, et d’adapter son montant aux besoins).

 

En somme des conclusions que nos expériences de l’accompagnement à la création d’entreprise confirment. Cette expérimentation suggère de former tous les jeunes à la recherche d’emploi dès la fin des études, de développer des conseils spécialisés pour le retour en formation et la création d’entreprise, d’être en capacité d’orienter vers des partenaires adaptés.