Au 31 mars, 49% des entreprises ont connu une activité soit à l’arrêt soit avec une chute supérieure à 50%.


"Résultats détaillés au 17 avril 2020", Enquête Dares «ACEMO-COVID », avril 2020

Méthodologie : 14 000 questionnaires exploitables issus d’entreprise de 10 salariés et plus (exclusion des stagiaires et des intérimaires) des activités marchandes et agricoles (couvrant 15 millions de salariés): la collecte a été effectuée entre le 1er et le 13 avril sur internet.

 

Les plus petites entreprises sont les plus touchées par le chômage partiel et les difficultés financières.

⇒ Quel type d’activité au sein des entreprises dans la semaine du 23 mars ?

 

52% des salariés sont en activité (27% sur leur lieu de travail habituel et 25% en télétravail) et 47% “inactifs” (25% au chômage partiel complet, 13% en arrêt maladie ou confinés pour s’occuper de leurs enfants et 9% en congés. Noter que 4,7% des entreprises ont des salariés en formation, alors qu’ils étaient en chômage partiel.

Plus précisément par tranche de taille, les salariés des plus grandes entreprises sont davantage au télétravail (27-29% pour les entreprises d’au moins 100 salariés vs 18-23% pour les tailles inférieures dont 18 pour les 10-19 salariés).

Les salariés des plus petites entreprises sont davantage au chômage partiel complet (41% pour les 10-19 salariés, 34% pour les 20-49 salariés vs 18-20% pour les 250 salariés et plus).

En ce qui concerne le travail dans leurs locaux habituels, les % sont proches quelque soit la taille (entre 22 et 29%).

La réduction des commandes est plus le fait de l’informatique/communication (73% mais l’agrégat ne permet pas l’analyse), et les activités financières/assurances (64%), voire les transports (51%).

L’impossibilité de prémunir les salariés est plus le fait du BTP (50%) et des activités immobilières (37%).

La fermeture obligatoire a bien plus touché les HCR (71%), les services aux particuliers (66%) qui ne fonctionnent pas sur les prises de commande à terme.

⇒ La chute d’activité

a été plus sensible au sein des entreprises dont l’effectif est inférieur à 50 salariés et une diminution inférieure à 50% plus fréquente dans les entreprises de 100 salariés et plus.

Certaines activités ont connu une baisse inférieure à 50%, voire une hausse (cumulé totalisant au moins 20% des entreprises), telles la fabrication de denrées alimentaires (46% dont hausse 10,6), les activités financières et d’assurances (26,6 dont hausse 0,8), la santé/éducation (34,3% dont hausse 7,6) mais l’agrégat avec l’éducation ne permet pas d’appréhender ce secteur, le commerce (22,7% dont hausse 10,9).

 

⇒ Pourquoi cette baisse de l’activité ?

La réduction est due à la perte de débouchés, de fermetures administratives, ou de difficulté approvisionnement (85,3%), mais aussi en raison d’un manque de personnel pouvant travailler (14,7%).

Le manque de personnel est davantage signalé par le secteur immobilier (31,8%), la santé/éducation (23,5%), la fabrication de denrées alimentaires (20%), l’ industrie (entre 20 et 28%).

En fait la baisse d’activité provient d’abord de la réponse aux questions sanitaires (62%) et de fermeture administrative (24%), avant le manque de débouchés (25%); des difficultés inhérentes au fonctionnement de l’entreprise complètent ces causes (difficultés financières 34%, difficulté d’approvisionnement 28%, manque de personnel (24%).

Les difficultés financières sont davantage le fait des 10-19 salariés (42% vs 31-35% pour les autres tailles), alors que le manque de personnel est plus le fait des plus grandes entreprises (24 à 29% pour les 50 salariés et plus dont 29 pour les 500 et plus vs 15-17% pour les plus petites tailles).

 

Pour 4,2% l’activité a augmenté;  cela a été possible du fait d’heures supplémentaires ou complémentaires (69,7%),  ou d’extension des horaires d’activité (27,8%), et par ailleurs d’embauche (51,9% dont 47,7 en CDD et 4,2 en CDI),  ou de rappel de jeunes retraités (4,8%).

⇒ L’évolution des effectifs :

– Pour 85,5% les effectifs sont restés constants (entre 83,3 et 88,1% quelque soit la taille de l’entreprise),

– Ils ont diminué de 11,1%, surtout par l’annulation ou le report d’embauche en cours (51%), le non renouvellement de CDD  (48,5%), et en annexe via des ruptures conventionnelles (3,9%) ou  un licenciement de CDI (1,5%)

– Ils ont augmenté de 3,4% (7% dans le commerce et 8,3% dans la santé/éducation)

 

Noter aussi que le recours à des prestataires ou à de l’intérim, pour ceux qui y ont recours, a été réduit dans 66% des cas (un peu plus pour les moins de 50 salariés), maintenu dans 26% et augmenté dans 8% des cas.

⇒ les effectifs en télétravail avant l’épidémie

Sa pratique est bien plus le fait de petites entreprises que des plus grandes, même s’il demeure fortement minoritaire au regard du nombre de salariés.

Le télétravail a concerné au moins 20% des salariés dans les activités immobilières (34%), les activités financières et d’assurance (33% des salariés de ces activités), certaines industries (20%) vs une moyenne de 7,6%.

Celui n’est que très marginal (au plus 2% des salariés concernés) dans les services au particuliers (93%), le commerce (92%),  les transports/entreposage (85%), l’informatique/communication (90%???).

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_resultats_detailles_acemo-covid-17-04-2020.pdf