Une comparaison des revenus des salariés et des non-salariés.


"Des revenus d’activité bien plus dispersés pour les non-salariés que pour les salariés", Insee Focus N°213, octobre 2020

La dispersion des revenus d’activité est ainsi bien plus marquée pour les non-salariés.

⇒ Une approche globale

En 2017, le revenu d’activité s’établit en moyenne à 22 930 euros par an.

Le revenu moyen dépend  aussi du sexe, de l’âge, du niveau d’études de la personne :  les femmes gagnent en moyenne 25% de moins que les hommes ; le revenu d’activité augmente avec l’âge jusqu’à 60 ans : celui des 55-59 ans est ainsi en moyenne 3,8 fois supérieur à celui des moins de 25 ans. Il croît aussi avec le niveau de diplôme : les diplômés de niveau Bac+3 ou plus gagnent 2,3 fois plus que les actifs n’ayant pas le Bac.

Les écarts de revenus d’activité entre femmes et hommes sont plus marqués aux extrémités de l’échelle : le 1ᵉʳ décile de la distribution des revenus d’activité des femmes est inférieur de 27% à celui des hommes, et le 9ᵉ décile de 24%. Au milieu de l’échelle de revenu d’activité, cet écart est moins prononcé (16% pour la médiane). Les femmes sont par ailleurs moins présentes parmi les plus hautes rémunérations, quels que soient le statut et la nature de l’employeur.

 

Ces écarts sont plus marqués parmi les salariés : si les femmes représentent en moyenne 44% des salariés du secteur privé et 65% des salariés de la fonction publique, elles ne sont respectivement que 28% et 44% parmi les 10% des salariés les mieux rémunérés de chacun de ces deux secteurs. Parmi les non-salariés, la proportion de femmes au-delà du dernier décile (32%) est plus proche de la moyenne (37%).

Presque un tiers de l’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s’explique notamment par des différences de volume de travail.

Noter qu’en 10 ans, l’écart moyen de revenus d’activité entre femmes et hommes s’est réduit de 5 points.

Un actif sur dix gagne moins de 2 700€ par an (1ᵉʳ décile) et un sur dix plus de 41 570€ (9ᵉ décile). Les mieux rémunérés perçoivent donc au moins 15 fois plus que les moins rémunérés (rapport interdécile D9/D1). La dispersion diminue fortement avec l’âge :  pour les 15-24 ans, les périodes très courtes d’emploi ou les emplois à temps partiel (notamment les emplois étudiants) sont fréquents, expliquant ces écarts importants.

⇒ Une comparaison salarié et non-salarié

En 2017, le revenu d’activité s’établit en moyenne à 22 930 euros par an. Cette moyenne varie selon le statut (salarié ou non) et, pour les salariés, selon que leur employeur relève du secteur public ou du privé. Ainsi, ceux qui tirent la majorité de leurs revenus d’une activité non salariée, perçoivent en moyenne un revenu supérieur de 66% à ceux dont la majorité des revenus provient d’une activité salariée dans le secteur privé, et de 52% à celui des personnes principalement salariées de la fonction publique.

Cet écart est en partie dû au fait que les non-salariés repositionnent pour partie leurs gains  dans l’entreprise (dans la trésorerie de l’entreprise, l’investissement). Noter aussi que le montant moyen des revenus des non-salariés ne tient pas compte d’une dispersion des revenus bien plus importante que celles des salariés, notamment du fait des micro-entrepreneurs et des professions réglementées.

 

La dispersion des revenus diffère selon que l’on est salarié ou non-salarié. Un non-salarié sur dix gagne moins de 1 510€ par an et un sur dix plus de 82 850€. Depuis 10 ans, la dispersion des revenus d’activité des non-salariés a très fortement augmenté, surtout parmi les plus faibles revenus (rapport interdécile D5/D1 de 13 en 2017 contre 5 en 2007), principalement du fait du développement des micro-entreprises.

 

La dispersion des revenus d’activité est ainsi bien plus marquée pour les non-salariés ; elle est 3,7 fois plus élevée parmi les non-salariés que parmi les salariés et s’explique par des situations professionnelles plus hétérogènes (entre micro-entrepreneurs à faibles revenus et non-salariés classiques exerçant les métiers parmi les plus rémunérateurs tels médecins, dentistes, juristes, comptables …). ; elle reste stable parmi les salariés (rapport D5/D1 de 7 pour les salariés du privé et 4 pour les salariés de la fonction publique) ; la dispersion est deux fois plus faible dans le public que dans le privé, où le volume de travail sur l’année (pour les revenus les plus faibles) est plus hétérogène.

De nombreux actifs cumulent différentes activités professionnelles. En 2017, plus de 40% des actifs exerçant une activité en tant que micro-entrepreneurs et 15% en tant que non-salariés classiques occupent aussi un emploi salarié. Le revenu non salarial constitue alors le plus souvent un complément : l’activité non salariée est l’activité principale dans seulement 37% des situations de cumul. Pour ces non-salariés, les revenus salariaux représentent en moyenne 20% du revenu d’activité ; cette part est moindre pour les non-salariés les mieux rémunérés.

 

Le revenu d’activité moyen est stable en 2017 en euros constants, après une croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2014 et 2016. En 2017, il augmente pour les non-salariés (+ 0,9% en euros constants) et les salariés de la fonction publique (+ 0,6%), alors qu’il baisse pour les salariés du privé (- 0,3%). Sur dix ans, l’écart de revenu d’activité moyen entre non-salariés et salariés s’est réduit de 40%.

Les revenus des non-salariés entre 2012 et 2017 ont diminué de 6%, notamment en raison de la crise économique puis du développement d’activités faiblement rémunérées sous le statut de micro-entrepreneur; alors qu’il y avait progression de 1,9% pour les salariés du privé et de 1,4% pour ceux du public.

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4924019