Si l’absentéisme a beaucoup progressé pendant la crise sanitaire, il a retrouvé un rythme normal vers septembre.


"Un absentéisme toujours plus fort et inégal en 2020", Gras Savoye Willis Towers Watson, communiqué de presse, Octobre 2021

Méthodologie : Gras Savoye Willis Towers Watson réalise chaque année une étude sur l’absentéisme auprès de 500 000 salariés, issus de tous les secteurs d’activité, permettant d’établir des tendances claires de l’évolution de l’absentéisme en France, tant en termes de populations concernées que de typologie des arrêts.

Données fiables venant de la Sécurité Sociale, des arrêts maladie et arrêts de travail de plus de 3 jours, sur un panel de 498 709 salariés présents en France en 2019 et 2020.

Prudence dans la lecture des chiffres, qui peuvent exprimer soit un taux moyen pendant le confinement soit un taux moyen annuel.

 

L’absentéisme a été plus important chez les non cadres et certaines activités très sollicitées pendant la crise sanitaire.

 

Avant le confinement, le taux d’absentéisme s’élevait à 4,2% en 2018 (et 3,6 en 2016 et 2017), contre 8,1% en moyenne pendant le confinement, avec un pic atteint le 27 mars à 10,8%. Le déconfinement a ramené l’absentéisme à un niveau normal, avec un taux moyen de 3,8% (mais encore 7% sur les 5 premiers mois 2021), ce qui conduit à un taux moyen pour 2020 de 5,04% La durée moyenne d’absence à été de 54 jours.

 

La hausse de l’absentéisme provient très largement des arrêts dérogatoires pour motifs d’enfants non scolarisés, de personnes vulnérables ou encore de proches de personnes vulnérables. Au plus fort de la pandémie, 34% des salariés ont posé au moins un arrêt de travail qui a donné lieu à des indemnités de la Sécurité Sociale.

Le rapport révèle que l’absentéisme touche inégalement les genres, les tranches d’âge, les CSP, les secteurs d’activité et les régions :

♦ Tout d’abord, le contraste entre les hommes et les femmes : pour les hommes un taux moyen d’absentéisme pendant le confinement de 7,2% contre 9,8% pour les femmes.

 

♦ Celui entre les cadres et les non cadres : 7,05 en moyenne en 2020 pour les non cadres (progression de 24%) vs 2,42 pour les cadres (progression de 12%, rendue possible par un accès très habituel au télétravail). Si l’absentéisme des cadres a peu bougé depuis 2016 (entre 1,93 et 2,42), celui des non cadres a beaucoup progressé (4,75 en 2016 et 2017, 5,35 en 2018, 5,70 en 2019 et 7, 05 en 2020).

 

♦ Toutes les tranches d’âge sont concernées : si les salariés de 30 à 49 ans sont les plus impactés, ayant vu leur absentéisme multiplié par 3 pendant la période de confinement, les plus de 50 ans ont connu un taux moyen de 9,2%. Les moins de 30 ans ont été moins affectés avec un taux moyen de 3,6%.

 

♦ Par contre la situation diffère davantage selon les secteurs d’activité : les hôtels, cafés et restaurants ont connu en début de confinement un absentéisme très fort, puis une forte baisse portant leur taux moyen annuel à seulement 5% et même une baisse de 4% (au regard de 2019), derrière d’autres secteurs très sollicités pendant la crise tels la santé (9,6% en moyenne et en progression de 26%) et le transport/entreposage (8% et en hausse de 31%).

Le secteur de l’informatique/communication a été le moins affecté avec une moyenne de 2,9% (et une hausse de 16%) ; mêmes tendances pour les activités immobilières (3%, hausse de 11%), et le BTP (4,4% et hausse de 19%).

Le commerce et la banque et assurance sont dans la moyenne (5,4 et hausse de 13% pour le 1er et 5,5 et hausse de 28% pour le second).

 

Les régions du Grand Est et des Hauts de France ont elles aussi été les plus affectées en taux moyen annuel (6,6% et hausse de 25% pour la 1ére et 6,3 et hausse de 21% pour la 2éme).

3 régions affichent les taux les plus bas : l’Ile de France (4% et hausse de 21), la Bretagne (4,4 et hausse de 16%) et les Pays de Loire (4,7 et hausse de 18%).

Les autres régions oscillent entre 5 et 6,1% et de hausse entre 16 et 27%.

 

Pour en savoir davantage : Un absentéisme toujours plus fort et inégal en 2020 – Willis Towers Watson

Et un article plus complet dans les Echos du 21 octobre 2021