Quid des jobs étudiants qui ne sont pas en lien avec leur formation ?


"Les jobs étudiants début 2020 : quatre fois sur dix, des emplois de serveurs, caissiers ou vendeurs", Insee Focus N°322, mars 2024

Source : le recensement de la population afin de savoir qui sont les étudiants qui cumulent études et emploi en cours d’année scolaire, à un niveau infrarégional. Il ne permet de prendre que partiellement en compte les activités occasionnelles ; les jobs d’été sont par nature hors champ, à l’inverse d’une partie des emplois saisonniers d’hiver, moins nombreux, la collecte étant réalisée en début d’année.  

Le fait de ne pas prendre en compte les jobs d’été diminue l’intérêt de cette étude. Je suis par ailleurs étonné du petit nombre d’étudiants concernés. voir “pourquoi 40% des étudiants ont un emploi à côté de leurs études”, publié par l’Observatoire National de la Vie étudiante en avril 2021.

 

Ils sont plutôt exercés dans le cadre d’emplois peu qualifiés, par des diplômés du supérieur, ne vivant pas chez leurs parents.

 

Début 2020, 26% des 2 770 000 étudiants résidant en France occupent un emploi tout en faisant leurs études. La majorité (406 000, 57%) font partie intégrante de la formation : stages, contrats d’apprentissage et externats ou internats d’une profession médicale. Mais 5% (146 000 jeunes), occupent début 2020 un « job » étudiant en parallèle de leurs études : ils travaillent à temps partiel, leur emploi n’étant ni en apprentissage, ni en stage, ni un internat ou externat de profession médicale, tout en continuant à titre principal leurs études.

 

Ceux ne vivant pas chez leurs parents ont plus souvent ce type de job. Ceux en formation de niveau un bac+3 et au-delà sont plus nombreux à occuper ce type de job. Par contre, ceux ayant obtenu un bac+5 ont rarement un job étudiant, la moitié d’entre eux occupant déjà un emploi lié à leurs études.

 

Les jobs étudiants relèvent le plus souvent de métiers peu qualifiés : 64% sont employés et 11% ouvriers. Les métiers les plus fréquents sont des emplois dans l’hôtellerie et la restauration (13%), caissiers (13%), vendeurs (12%), professionnels de l’action culturelle, sportive et surveillants (8%)

Ces métiers sont peu en adéquation avec leur niveau de formation : 39% des étudiants employés et 36% des étudiants ouvriers ont au minimum un bac+2, contre respectivement 25% et 10% des actifs en emploi de ces catégories sociales.

Seulement la moitié sont en CDI, contre les 3/4 chez les actifs.

 

Les étudiantes exercent plus souvent un job que les étudiants et ce à chaque niveau de diplôme. Elles ont le plus souvent un métier de caissière (15% contre 9,4% pour les hommes), ou de vendeuse (12% contre 10%). 7,2% travaillent dans la famille professionnelle d’assistant maternel (qui inclut le baby‑sitting). alors que les étudiants occupent un peu plus souvent un métier dans la famille « action culturelle, sportive et surveillants » (9%, contre 8).

 

Les étudiants habitant dans les pôles des grandes aires d’attraction des villes ont plus souvent un job étudiant. Ils sont plus diplômés et vivent moins chez leurs parents. Ils exercent plus fréquemment des métiers de serveurs et de garde d’enfants que les autres étudiants.

À l’inverse, les étudiants de départements plus ruraux cumulent moins souvent leurs études avec un job étudiant. Ils sont plus souvent peu diplômés et/ou hébergés chez leurs parents. Ils suivent davantage des formations courtes et en apprentissage. De plus, les jobs étudiants y sont potentiellement moins accessibles.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7927621