5 ans après leur immatriculation, 23% des autoentrepreneurs de la génération 2010 sont toujours actifs


"Auto-entrepreneurs immatriculés en 2010 : cinq ans après, moins d’un quart sont encore actifs ", Insee Première N°1666, septembre 2017

Source :  Sine 2010/enquête autoentrepreneurs : un dispositif permanent d’observation d’une génération de nouvelles entreprises tous les quatre ans. L’échantillon utilisé est composé de 40 000 autoentrepreneurs inscrits au premier semestre 2010. Ils ont été enquêtés à trois reprises en 2010, 2013 et 2015.Seules les unités ayant été actives au moins un trimestre entre 2010 et 2013 ont été enquêtées pour la seconde vague. Le champ de l’enquête couvre 191 000 auto-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2010 dans les activités marchandes non agricoles.

En 2010, 360 000 autoentrepreneurs se sont immatriculés, dont 191000 au premier semestre, champ de cette étude. Ce régime représentait 58% des créations de l’année et près de 80% des nouvelles entreprises individuelles. En 2016, ces proportions ont diminué respectivement à 40% et 61%.

 

38% n’ont jamais été actifs (aucune recette réalisée); leur radiation a été prononcée. 

Parmi ceux qui ont démarré une activité, 5 ans après, 62% ont cessé en tant qu’auto-entrepreneur (l’Insee ne sait pas si certains ont changé de régime ) et 38% sont toujours actifs sous ce régime; à comparer à 60% pour les entreprises classiques et 50% pour les entrepreneurs individuels classiques.

Si l’on compare à la totalité des immatriculations 2010, 77% ont cessé et 23% sont toujours en activité 5 ans après.

 

Un an après leur immatriculation, 53% sont radiés,vs 15% pour les entreprises classiques individuelles et 5% pour les sociétés; 5 ans après ce sont respectivement 76,5%, 50,3% et 32,8% 

A 5 ans, parmi ceux qui ont été actifs économiquement, 38% sont en activité, davantage ceux en activité principale (41%), moins ceux en activité de complément (34%); toutefois, au fil du temps, l’activité d’autoentrepreneur tend légèrement à rester ou devenir une activité d’appoint : 34% des auto-entrepreneurs pérennes qui avaient démarré en activité principale exercent désormais en activité de complément, tandis qu’une proportion légèrement moindre a fait le chemin en sens inverse (30%). 

 

Par ailleurs, les taux de pérennité des auto-entrepreneurs en activité principale et en activité de complément ont tendance à se rapprocher au fil des années : le taux de pérennité à un an est de 72% pour les auto-entrepreneurs qui ont démarré en activité de complément contre 78% pour ceux qui ont démarré en activité principale; après 4 ans, l’écart des taux de pérennité est minime. 

Les autoentrepreneurs sont 62% à avoir produit des recettes mais de façon inégale selon les activités : la santé et l’éducation sont les plus nombreuses (78 et 76%), alors que le commerce, les transports et les activités immobilières et de finances/assurances ont moins souvent démarré une activité (entre 43 et 54%).

 

La proportion d’autoentrepreneurs encore actifs après cinq ans, parmi ceux ayant économiquement démarré une activité (38% en moyenne), est la plus élevée dans la santé humaine et l’action sociale (46%), dans l’enseignement (35%), dans les arts, spectacles  et activités récréatives (29%), de façon assez proches qu’il s’agisse d’activité principale ou de complément; mais elle est beaucoup moins importante que celle des entrepreneurs individuels classiques (respectivement 51, 55 et 54% pour les entreprises individuelles classiques).

 

Les activités transports et finances/assurances, aux taux de démarrage faibles, sont aussi celles d’une faible pérennité.

La proportion d’auto-entrepreneurs encore actifs après 5 ans (moyenne de 23%) augmente avec l’âge: 16% des auto-entrepreneurs âgés de moins de 30 ans lors de leur immatriculation en 2010 sont encore actifs sous ce régime cinq ans après, contre 21% des 30-39 ans, 28% des 40-49 ans et 31% des 50 ans ou plus. Chez les entrepreneurs individuels classiques, la proportion est aussi nettement corrélée à l’âge. Les 50 ans ou plus ont ainsi 1,9 fois plus de chances d’être pérennes à cinq ans que ceux de moins de 30 ans.

 

Les femmes sont plus souvent pérennes que les hommes (26% vs 22), mais elles sont aussi plus présentes dans les activités les plus pérennes; c’est le cas dans la santé ou l’enseignement, où respectivement 72% et 44% des immatriculations sont féminines en 2010, contre 34% en moyenne. Pour les entrepreneurs individuels classiques, les chances de pérennité à 5 ans sont de 53% pour les femmes, vs 48% pour les hommes: l’écart s’explique là aussi en partie par des différences de positionnement sectoriel.

Il semble donc que le choix du secteur d’activité par le créateur soit la principale explication de l’écart de pérennité entre femmes et hommes.

 

Le niveau de diplôme et les moyens financiers engagés à la création n’ont pas d’impact significatif sur la pérennité des auto-entrepreneurs, contrairement aux entrepreneurs individuels classiques,dont les chances de pérennité augmentent nettement avec les montants investis et le niveau de diplôme lors de la création.

 

Le temps consacré à l’activité d’autoentrepreneur est globalement faible : 38% des auto-entrepreneurs immatriculés en 2010, et encore actifs sous ce régime fin 2015, ont consacré plus de 70 heures de travail à leur entreprise le mois précédant l’enquête (vs environ 200 heures pour les entreprises individuelles classiques); ils sont 62% pour ceux en activité principale et 12% pour les activités de complément. 

 

En 2014, le chiffre d’affaires annuel moyen des auto-entrepreneurs encore actifs sous ce régime fin 2015 est de 10 200€, 12800€ pour ceux en activité principale (64% dépassent 5 000€) et 7 700€ (pour 56% inférieur à 5 000€) pour ceux en activité de complément.

Les auto-entrepreneurs dégagent un chiffre d’affaires beaucoup plus faible que celui des créateurs individuels classiques: plus des 3/4 déclarent moins de 15 000€ de recettes annuelles en 2014, contre un peu plus d’1/4 des entrepreneurs individuels classiques. Seulement 3% des auto-entrepreneurs ont un chiffre d’affaires déclaré supérieur à 32 600€, contre 56 % des entrepreneurs individuels classiques.