Un taux de pérennité à 3 ans de 82% pour les reprises d’entreprises de Haute-Savoie.


« lettre de l’observatoire de la création d’entreprise en Haute-Savoie », CCI et Agence économique de Haute-Savoie ,avril 2012

 En 2008, 848 reprises d’entreprises (moins de 100 salariés) ont été identifiées en Haute-Savoie, suivant une méthodologie inédite mise en place par l’Observatoire et permettant de comptabiliser, de manière distincte, les rachats de parts sociales (au nombre de 269), les locations-gérances (192) et les rachats de fonds de commerce (386). Les locations-gérances ont été exclues de l’analyse. Ainsi, parmi les 655 entreprises reprises, 225 ont fait l’objet d’un suivi de leur développement. Elles ont été interrogées une première fois début 2010 pour connaître le profil du repreneur, du cédant et de l’entreprise (Etude de l’Observatoire Novembre 2010) et une deuxième fois en 2011, pour analyser leur survie et leur développement.

Une des très rares études ciblant les reprises de façon rigoureuse.

 

En 2011, soit environ trois ans après la reprise, le taux de pérennité des entreprises reprises (achat de fonds de commerce ou de parts sociales) s’établit à 75% ; Il faut ajouter à ce taux les 6% de reprises déjà cédées et 1% partiellement cédées, ce qui conduit à un taux de 82%.  A titre de comparaison, le taux de survie à trois ans des entreprises créées en 2006 en Haute-Savoie s’établissait à 63%. Ce taux varie selon l’activité, avec des taux élevés pour les services aux particuliers, l’industrie et le commerce :

 

Services aux

particuliers

Industrie,

transport

Commerce

Métiers de

bouche

HCR

Services aux

entreprises

Construction

Taux de pérennité

87

81

79

74

73

71

70

% dans les reprises 2008

12

9

27

8

32

6

6

 Le taux de pérennité varie aussi  selon que l’entreprise reprise avait des salariés ou non : 66% de pérennité pour ceux qui n’ont pas de salarié (31% des reprises) et 78 à 82% pour les autres (78 pour les 1 à 5 salariés, 54% des reprises et 81/82% pour les autres 15%).

 

Le chiffre d’affaires a peu augmenté (2 à 3% en moyenne) ; il en est de même pour les effectifs (en moyenne 3,6 au moment de la reprise, 3,8 en 2011), ce qui correspond à 2 200 emplois sauvegardés en 2008, devenus 2 150 en 2011 (du fait de la cessation de 12% d’entreprises). 40% des repreneurs toujours en activité comptent recruter dans les cinq ans à venir (en moyenne un salarié, davantage si le repreneur est seul) ; Cette estimation laisse entrevoir un potentiel total d’environ 500 créations d’emploi d’ici 5 ans.

 

Quatre repreneurs sur cinq ont investi depuis la reprise de leur entreprise. Les montants se situent dans une fourchette moyenne comprise entre 60 000 et 80 000 euros.  Les trois principaux postes sont :

– l’achat de matériel nécessaire à la production de biens ou services,

– l’agencement de locaux,

– l’achat de matériel informatique et bureautique

 

45 % des repreneurs ont rencontré des difficultés assez ou très importantes depuis la reprise de leur entreprise : problèmes de marché, de trésorerie et de personnel (gestion et recrutement). 1/3 des dirigeants estiment n’avoir rencontré aucune difficulté au cours de la période des 3 ans.

 

Les ¾ des dirigeants repreneurs ont souvent recours à au moins un conseiller. Les experts-comptables jouent un rôle majeur dans l’appui aux entreprises reprises (81 % ont recours à leur conseil occasionnellement et régulièrement), très loin devant tous les autres intervenants potentiels. Les chambres consulaires arrivent en troisième position (17 %) des experts sollicités après les avocats (25 %). Les entreprises en croissance font toutefois le plus souvent appel à un expert.

 

80 % des repreneurs toujours en activité sont satisfaits d’avoir repris une entreprise. Ce taux de satisfaction varie en fonction des difficultés rencontrées depuis la reprise et de l’évolution du chiffre d’affaires. Toutefois, 80 % des dirigeants rencontrant de très fortes difficultés souhaitent vendre à court ou moyen terme.  Noter que 12 % des repreneurs envisagent de céder plus tard leur entreprise pour reprendre une nouvelle entreprise.