Internet, un recours très fréquent dans les entreprises artisanales d’Alsace, mais une utilisation encore modeste pour développer l’entreprise et sécuriser les données


« Enquêtes sur les usages numériques des artisans », la lettre d’info du CTAI, avril 2014

Le CTAI, Pôle d’Innovation national de l’Artisanat dans le domaine des technologies d’information et de communication, du multimédia et des usages numériques informe, forme, conseille et accompagne les entreprises artisanales et les organisations nationales et régionales du secteur de l’Artisanat dans la mise en œuvre de ces nouveaux usages ; un panel régional d’artisans a été conçu par le CTAI et la Chambre de Métiers d’Alsace (57% en double immatriculation avec le registre du commerce).

Les entreprises concernées sont localisées pour 53% dans le bâtiment, 34% dans les services, 7% la production et 6% l’alimentation. 72% ont moins de 5 salariés, 21% de 5 à 19 salariés et 7% davantage (une spécificité de l’Alsace, sans limite de taille du moment que le dirigeant possède le titre d’artisan, comme en Allemagne).

Les chefs d’entreprise répondants ont majoritairement de 40 à 59 ans (78%), très peu de chef d’entreprise moins de 40 ans (13%) et 9% plus de 60 ans.

 

Quasiment toutes sont connectées à Internet, les 2/3 disposant d’un abonnement fixe ADSL et 37% un abonnement à la téléphonie mobile ; ceci étant la moitié ont un smartphone à disposition (essentiellement d’usage professionnel pour 82%), les moins de 40 ans et les dirigeants d’entreprise de plus de 20 salariés étant tous utilisateurs de smartphone ; 57% font le choix du smartphone à l’occasion du renouvellement d’un appareil désuet ou défectueux et 37% du renouvellement de l’abonnement.

Le point d’accès wifi dans l’entreprise est généré majoritairement par la box de l’abonnement ADSL ; 30% ne sont pas connectées au wifi.

Les abonnements sont de type professionnel dans 51% des cas ;  noter que 20% utilisent un forfait grand public sans engagement, et 26% un forfait grand public avec engagement.

 

70% ont un site internet, la majorité l’ayant rendu visible pour les utilisateurs de tablette et smartphone; 16,5% n’envisagent pas d’en créer un (notamment les plus de 50 ans). Ce site est surtout destiné à rendre visible l’entreprise (81%), à présenter son catalogue (12%) et 7% répondre à une stratégie ecommerce.

 

Pour communiquer sur leur entreprise, via les TIC, 40% reposent sur leur site internet, 19% une présence sur les réseaux sociaux (44% sur facebook, mais Google+ et Linkedin totalisent 32%), 13% sur des campagnes de mailings, 13% des courriers personnalisés (13%) et 9% sur un catalogue numérique.

Ceux qui ne sont pas présents sur les réseaux sociaux mettent en avant le fait de ne pas vouloir s’exposer publiquement (28%), 24% le manque de compétences, 23% le manque de temps, 19% le fait qu’internet ne soit pas jugé utile pour l’activité ; toutefois 44% l’envisagent dans l’avenir.

 

L’utilisation d’internet au quotidien se focalise sur la gestion des mails, la consultation des comptes bancaires et la recherche d’information, peu sur la surveillance de la concurrence, la recherche de clients et nouveaux marchés, la mise à jour de leur site, et la gestion de leur boutique en ligne.

Pour se tenir informé, 56% font leurs propres recherches sur internet, 25% sont abonnés à des newsletters, et 14% ont recours aux réseaux sociaux.

Les nouveaux usages numériques ont permis à des outils traditionnellement utilisés de façon individuelle, d’évoluer vers une pratique collective : agendas et plannings partagés (42%), archivage électronique (36,5%), gestion électronique de documents (16,5%).

Selon les répondants, les pratiques numériques qui font gagner du temps sont à égalité : vendre ou échanger avec les clients (32%), acheter ou échanger avec les fournisseurs (33%) et effectuer les déclarations administratives (31%) ; elles touchent peu la gestion du personnel (3,7%).

 

Les services en ligne s’imposent de par les évolutions du numérique (mobilité et terminaux) : 13,6% des TPE les utilisent déjà ; 39% y sont ouverts le moment venu, mais 47,5% y sont hostiles par crainte de non maîtrise de leurs données (39%) ou du coût trop élevé (9%).

 

La sécurisation priorise les anti-virus et pare-feu (78%), les sauvegardes quotidiennes (53%) ou des sauvegardes extérieures (36%), 34% la sécurisation du point d’accès Wifi, 32% celle des tablettes et smartphones par un code, 27% leurs données critiques protégées et l’accès réservé, 21% une politique de mots de passe (complexité et changement régulier).

34% craignent le piratage informatique, 27% un sinistre, 20% le vol de matériel.

 

Les freins qui empêchent le chef d’entreprises d’investir davantage dans le numérique : à égalité, le manque de temps (29%), le coût des matériels, abonnements et prestations (28%), la méconnaissance des outils en réponse aux besoins de l’entreprise (26%) et par ailleurs 20% le manque de formation.

Ce qui aiderait à développer le numérique : pouvoir dégager du temps (39%), mieux connaitre les bonnes pratiques (37,5%), la baisse des coûts (29%), l’augmentation du chiffre d’affaires de l’entreprise (27,5%) ; viennent ensuite moins de dysfonctionnements (18%), des compétences (audit 18, interne,15%), la simplification des procédures de télédéclarations (17%), des applications plus intuitives (17%),

Devant l’évolution de la télédéclaration et le télépaiement 53% se disent prêts à le jouer, 30% le pratiquant déjà via des tiers (comptable…).