34% des indépendants sont localisés en milieu rural, autour de 20% dans les aires urbaines (hors Paris) de plus de 100 000 habitants, 14% à Paris et 12% dans les villes de moins de 100 000 habitants


« Les métiers et leurs territoires », INSEE Première N°1478, décembre 2013

Beaucoup de métiers sont répartis de façon relativement uniforme entre les régions ; c’est le cas des professions intermédiaires et employés administratifs ou de commerce, ou des métiers de proximité (professions de santé, professions de l’action sociale et de l’orientation, ouvriers du second œuvre du bâtiment, ouvriers de la réparation automobile…). Pour certains métiers, de fortes disparités régionales existent liées à l’histoire économique des territoires, à leur spécialisation sectorielle et aux stratégies d’implantation des entreprises tels les ouvriers industriels, les métiers agricoles, l’armée et la police, et certains métiers de cadres (ingénieurs informaticiens, professionnels de la communication et de l’information).

 

Aires rurales

Aires urbaines

Total

Paris

Plus de 500 000 hab

De100 à 500 000 hab

Moins de 100 000 hab

Dont couronnes

 

Indépendants*

33,8

14,2

18,8

21,0

12,3

16,8

100

Ouvriers peu qualifiés

28,0

12,8

20,4

24,4

14,3

15,3

100

Ouvriers qualifiés

23,8

15,3

21,9

25,5

13,5

14,6

100

Employés peu qualifiés

20,5

20,1

22,4

24,5

12,4

12,8

100

Employés qualifiés

16,1

21,1

24,3

25,5

13,0

8,9

100

Profes intermédiaires

14,4

22,1

26,2

25,5

11,9

9,4

100

Cadres

10,4

35,3

26,1

19,8

8,4

7,5

100

Ensemble

18,6

21,9

23,7

23,8

11,9

11,1

100

*dont agriculteurs, hors dirigeants salariés de leur entreprise

 

En 2010, 61 % des emplois de cadres sont localisés dans les plus grandes aires urbaines, celles dépassant 500 000 habitants, une concentration qui s’est renforcée depuis 1999 ; l’aire urbaine de Paris emploie à elle seule 35 % des cadres et concentre 54 % des professionnels de l’information et de la communication ou des ingénieurs de l’informatique et des télécommunications, 46 % des cadres de la banque et des assurances ou encore des cadres administratifs ; d’autres catégories de cadres sont davantage localisées dans les plus grandes aires urbaines de province (personnel d’étude et de recherche, cadres commerciaux et technico-commerciaux).

En lien avec les spécificités locales de l’appareil productif, certains métiers de cadre sont également très concentrés dans des zones d’emploi particulières (ingénieurs de l’informatique et des télécommunications dans les zones de Lannion), des informaticiens à Niort (sociétés d’assurance), Grenoble ou encore Cannes-Antibes avec Sofia-Antipolis.

 

Les plus grandes aires urbaines, parisienne ou provinciales, emploient également plus fréquemment les professions intermédiaires administratives ou commerciales, les formateurs et les techniciens de l’informatique ; d’autres professions intermédiaires sont plutôt surreprésentées dans les aires urbaines de province de plus de 100 000 habitants (techniciens du BTP ou de l’électricité-électronique) ; on y trouve aussi davantage d’agents de gardiennage et de sécurité (42 % sont dans l’aire urbaine de Paris) et des employés de banque et assurance.

 

L’Île-de-France est la région où l’on rencontre le plus de cadres et de professions intermédiaires, mais aussi une proportion non négligeable d’ouvriers et d’employés peu qualifiés.

 

Les métiers de l’économie résidentielle (répondant aux besoins de la population résidente ou liés au tourisme) sont davantage dans le Sud et dans les régions d’outre-mer ; il s’agit de certains métiers du commerce (caissiers et commerçants indépendants), des métiers de soins aux personnes, des patrons et cadres d’hôtels, cafés, restaurants, d’ouvriers du bâtiment et des employés administratifs de la fonction publique.

 

En lien avec une forte présence de personnes âgées, les aides à domicile et les aides-soignants sont plus implantés en Limousin et en Auvergne et plus généralement dans des zones plus rurales, alors que les assistantes maternelles le sont en couronne périurbaine (23 % de celles-ci y sont localisées contre 11 % pour l’ensemble des emplois).

 

Les emplois d’ouvriers sont surreprésentés dans les communes isolées, les couronnes périurbaines, les aires urbaines de moins de 100 000 habitants (42 % des emplois d’ouvriers peu qualifiés et 37 % des emplois d’ouvriers qualifiés contre moins de 20 % pour les cadres) à l’exception du sud de la France.

Entre 1999 et 2010, la structure des emplois s’est modifiée au profit des cadres et professions intermédiaires et au détriment des ouvriers industriels ; l’augmentation des cadres et des professions intermédiaires a concerné toutes les régions de métropole, mais la dynamique des cadres a été plus forte en Île-de-France, Bretagne, Pays de la Loire, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et dans les régions méditerranéennes.

Pour les ouvriers industriels, les pertes d’emplois ont été, en évolution relative, plus élevées dans le nord et l’est de la France, le bassin parisien, le Limousin, l’Auvergne et Rhône-Alpes ; avec la forte hausse des emplois de la construction jusqu’en 2007, les emplois d’ouvriers non industriels ont augmenté dans toutes les régions, avec cependant une moindre croissance dans les parties nord et est de la France.

Enfin, plusieurs métiers de la filière agroalimentaire (agriculteurs, éleveurs, ouvriers des industries de process, bouchers-charcutiers, boulangers) sont surreprésentés dans le Limousin, l’Auvergne, la Bretagne et la Basse-Normandie ; ils sont très fortement implantés dans les petites aires et les communes isolées.

 

Entre 2006 et 2010, le nombre d’employés qualifiés administratifs ou de commerce a baissé dans pratiquement toutes les régions, avec des pertes particulièrement marquées en Ile-de-France.

Sur la même période, dans les aires urbaines de moins de 100 000 habitants du bassin parisien, la dynamique d’emploi a été beaucoup plus défavorable qu’au plan national pour les trois quarts des familles professionnelles.

 

La mobilité entre régions : d’abord les cadres et la fonction publique

Plus de 15% des personnes exerçant ces métiers étaient dans une autre région cinq ans auparavant, contre 9% en moyenne ; à un degré moindre, c’est aussi le cas pour les employés de l’hôtellerie- restauration, les infirmiers, les professions médicales et paramédicales, les professionnels de l’action culturelle et sportive et ceux de l’action sociale et de l’orientation.

A contrario, les mobilités sont largement inférieures à la moyenne pour nombre de métiers d’ouvriers industriels, les métiers agricoles ainsi que pour certains métiers d’employés peu qualifiés (agents d’entretien, employés de maison, aides à domicile).